Richard Caumartin

Devant ses administrateurs, bailleurs de fonds et partenaires, La Passerelle a annoncé l’ouverture de L’Agapanthe, une première maison de transition francophone à Toronto, un lieu d’hébergement temporaire de 50 places offrant aux réfugiés africains un logement essentiel et un accompagnement complet pour s’établir au pays.

L’Agapanthe s’inscrit dans l’engagement de longue date de La Passerelle en faveur du développement économique et de l’intégration des réfugiés francophones racialisés. Elle offre un système de soutien global et culturellement adapté, conçu et dirigé par des réfugiés francophones racialisés.

« Aujourd’hui marque une étape importante dans l’engagement de notre ville à accueillir et soutenir les personnes qui en ont besoin. Avec l’ouverture de L’Agapanthe, nous répondons à un besoin crucial tout en valorisant les richesses que la diversité apporte à notre ville, déclare le conseiller municipal Chris Moise.

« Cette initiative de La Passerelle est d’autant plus essentielle dans le contexte actuel où la Ville peine à offrir un soutien adéquat aux réfugiés africains. Ces dernières années, les demandeurs d’asile nouvellement arrivés représentent le groupe connaissant la croissance la plus rapide dans le système d’hébergement municipal, ce qui met une forte pression sur les ressources, poursuit-il.

« Des maisons culturellement adaptées comme L’Agapanthe apportent un soulagement précieux à ce système. Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont œuvré sans relâche pour rendre cela possible, ainsi que le gouvernement fédéral pour son soutien financier à l’échelle de la ville. »

Quant au nom de la maison, il faut savoir que l’agapanthe est une plante originaire d’Afrique du Sud, ce qui crée un lien naturel avec le continent africain. Elle est aussi connue pour sa résilience et sa capacité à s’adapter à divers climats, à l’image des réfugiés qui reconstruisent leur vie dans un nouvel environnement.

La nouvelle maison d’hébergement est axée autour de quatre axes clés de soutien, soit la stabilité résidentielle (un hébergement temporaire sécuritaire pendant la recherche de solutions durables), l’autonomisation économique et l’accès à l’emploi, l’éducation et le développement personnel, puis l’inclusion culturelle et sociale avec des programmes de mentorat et d’engagement communautaire avec les communautés francophones et anglophones.

« L’Agapanthe incarne un nouveau modèle de maison de transition et répond à une lacune importante dans la prestation de services aux réfugiés francophones africains en Ontario, explique Ahmat Hassane, président du conseil d’administration de La Passerelle. Nous n’offrons pas simplement un toit, mais un environnement où chaque personne peut accéder aux outils, réseaux et opportunités nécessaires pour réussir. »

La mairesse de Toronto, Olivia Chow, est sensible à ce dossier et a appuyé ce projet d’emblée. « C’est un plaisir pour moi d’être ici pour l’ouverture de L’Agapanthe. Je vous rejoins aujourd’hui non seulement comme mairesse de Toronto, mais la fille d’immigrants née à Hong Kong et qui a déménagé ici à l’âge de 13 ans. Mes parents habitaient dans le quartier St. James, pas loin d’ici, et ont travaillé très fort pour avoir une meilleure vie. Ma mère était une femme de ménage dans les hôtels. C’était un emploi difficile mais me voici maintenant votre mairesse. Mon histoire n’est pas unique, c’est l’histoire de tellement de personnes qui choisissent cette ville pour établir leur demeure. Toronto est la ville la plus diversifiée au monde et plus de la moitié de nos résidents sont nés à l’extérieur du Canada. Nous sommes fiers de notre communauté francophone.

« Depuis plus de 25 ans, La Passerelle a accueilli de nombreux nouveaux arrivants dans notre municipalité, des personnes qui contribuent de maintes façons à notre communauté. Ce que La Passerelle a accompli aujourd’hui est une source d’inspiration pour nous tous et redonne l’espoir d’une vie meilleure pour les réfugiés francophones originaire des pays d’Afrique », affirme Olivia Chow.

L’initiatrice de ce projet et qui rêve de cette maison de transition depuis plusieurs années, la directrice générale et fondatrice de La Passerelle, Léonie Tchata, était très émue lorsqu’elle a remercié les invités et procédé à la coupe du ruban marquant l’ouverture officielle de L’Agapanthe.

« Nous avons réussi, s’écrit-elle. Le rêve est devenu réalité grâce à l’appui de nombreuses personnes et le soutien indéfectible de la mairesse de Toronto et de Chris Moise pour ce projet. Je remercie nos partenaires en hébergement et en soutien pour leurs conseils précieux dans la réussite de cette initiative dont Margaret Housing, Fred Victor, Sojourn House, Delta Family Resource Centre et The Peoples Church.

« L’Agapanthe s’engage à travailler main dans la main avec les agences gouvernementales, les organismes communautaires et les partenaires du secteur privé pour bâtir des parcours durables vers la réussite des réfugiés et immigrants francophones africains. J’invite les décideurs, les entreprises et les leaders communautaires à soutenir cette initiative transformative, dit-elle.

« Vous savez, je travaille avec une équipe extraordinaire et je la remercie de tout cœur. Lorsque nous travaillons en synergie avec nos communautés, tout est possible. L’événement d’aujourd’hui en est un bel exemple », conclut Léonie Tchatat.

La maison de transition L’Agapanthe est située au 179, rue Gerrard Est à Toronto.

Photo (Richard Caumartin) : Coupe du ruban marquant l’ouverture officielle de l’Agapanthe par les dirigeants et les partenaires de La Passerelle ainsi que les dignitaires