Jean-François Gérard

L’année scolaire touche à sa fin et c’est la période où les élèves du Programme spécialisé en arts de Toronto (PSAT) de l’école Saint-Frère-André présentent leur grand spectacle.

« C’est notre événement avec le plus d’envergure car les élèves des cinq concentrations artistiques travaillent ensemble », explique Billy Boulet, le directeur artistique. C’est aussi le plus important, avec au moins deux répétitions par semaine depuis février et l’encadrement de professionnels du monde du spectacle.

Pour cette édition, la neuvième depuis l’existence du programme, l’établissement francophone a choisi d’adapter Excalibur, un opéra-rock celtique dont le premier des cinq albums fête ses 25 ans. Des représentations pour le grand public sont prévues samedi 1er juin et jeudi 6 juin, en plus de quatre en matinée pour d’autres écoles torontoises.

Le résultat, appelé Excalibur : la légende renaît, « s’approche plus d’une comédie musicale type Broadway », décrit Billy Boulet. Le tout avec une « sensibilité adolescente », ajoute le directeur artistique, lui-même musicien. Un artiste qui participe à la comédie musicale The Six, à l’affiche pendant des mois à Toronto cette année, a notamment accompagné les participants.

Tristan Marceau, claviériste en 10e année, parle d’une « belle découverte », autour d’une oeuvre dont il avait « beaucoup entendu parler, mais jamais vraiment écoutée ». « C’est très différent de l’an dernier », ajoute-t-il, lorsque l’école avait interprété Starmania. Tristan Marceau retient aussi l’ajout par les élèves de tonalités afro-cubaines, afin que la musique corresponde un peu plus à la diversité francophone de Toronto et ce qu’écoutent les élèves.

Holly Sellors, comédienne de 8e année, incarnera plusieurs personnages, notamment en dansant. Parmi les défis que pose ce type de grand spectacle, « il faut être synchronisé et en rythme avec l’orchestre », relève-t-elle, ce qui est plus difficile par rapport à une musique enregistrée toujours identique. L’enchaînement de tenues, parfois « en 10 secondes » nécessite aussi une grande préparation. « Mais cela m’aide d’être un personnage », mentionne-t-elle.

Depuis la France, Alan Simon a aidé l’école dans l’adaptation de son œuvre. Il se dit « très surpris » d’avoir été contacté et accueille avec fierté la sollicitation. « C’est le plus valorisant de vivre ce genre de choses, car c’est de la transmission », témoigne-t-il. L’artiste a partagé ses partitions, regardé la vingtaine de titres conservés et revisités par les élèves et leurs enseignants. Pour Alain Simon, cette collaboration est d’autant plus un clin d’œil que « c’est lors d’un voyage à Montréal que j’ai convaincu Roger Hodgson, le chanteur de Supertramp, d’incarner le Roi Arthur. Donc le Canada, ça me parle », raconte-t-il.

Or, malgré son grand succès en Europe, l’opéra-rock n’a jamais été joué en Amérique du Nord. « Ça fait longtemps que je veux le proposer au Canada », ajoute le compositeur. Peut-être un projet pour les futurs diplômés de l’école qui suivront un parcours artistique.

Photo : Les répétitions ont débuté en février dernier.