Richard Caumartin

Le festival des cultures Carassauga de Mississauga a encore une fois attiré la foule du 24 au 26 mai. Considéré comme le plus grand événement multiculturel au pays, Carassauga en était à sa 38e édition.

L’événement continue de prendre de l’ampleur avec deux nouveaux sites, les Centres communautaires Burnhamthorpe et Mississauga Valley où étaient situés les pavillons du Liban et de l’Iran.

Les autres sites répartis dans la municipalité permettaient aux festivaliers de faire un tour du monde des cultures sans quitter la ville : l’Égypte, l’Arménie, le Portugal, la Serbie et, au Paramount Fine Foods Centre, une vingtaine de pays ou continent (Afrique) invitaient le public à apprécier leur culture, leurs traditions, etc.

Pour le Pavillon Afrique et sa cofondatrice, Georgette Amihere de l’organisme People of Motherland, il s’agissait de la 19e année où était célébrée la beauté africaine et la Coupe d’Afrique des Nations présentée en Côte d’Ivoire en 2023.

« Cette année, nous partageons le pavillon avec l’Inde parce que celui où nous sommes installés habituellement est en construction, explique Mme Amihere. Trois pays y sont en vedette : le Gabon, le Ghana et le Burkina Faso. Bien sûr, nous avons des vendeurs et exposants de beaucoup plus de pays africains mais il y a des tables où seuls les pays choisis expliquent et affichent leur culture. »

Sur le plan des spectacles, l’organisme avait invité Djamboola, un artiste ivoirien de Montréal, Peachman du Nigéria, et des danseurs et danseuses de divers autres pays du continent dont le Ghana.

Quant à l’organisation d’une telle activité étalée sur deux jours de va-et-vient continuel au cours desquels des milliers de personnes visitent le pavillon, il s’agit d’un travail colossal.

« Nous avons une quarantaine de bénévoles des écoles et de la communauté qui nous aident à organiser notre pavillon. De plus, l’organisme qui gère Carassauga nous fournit une soixantaine de bénévoles pour la sécurité et la coordination. C’est beaucoup de travail et de planification et dès que l’on termine une édition, il faut recommencer à planifier dès la semaine suivante pour l’an prochain. Ça prend une année pour organiser le festival Carassauga. Il y a tellement de visiteurs que si on ne s’occupe pas de la sécurité, on risque d’avoir beaucoup de blessés. Même chose pour la nourriture, tout doit être frais et vérifié pour qu’il n’y ait pas d’empoisonnement alimentaire, alors chaque mois nous avons une réunion et souvent il faut faire des formations pour garder la population en sécurité », ajoute Georgette Amihere.

Les mets africains cette année mettaient en vedette le Congo, la Côte d’Ivoire et un dessert européen et africain.

« Étant donné que la Côte d’Ivoire est le premier producteur de cacao au monde, nous proposions du chocolat fondu, style européen avec lequel les visiteurs ont arrosé leurs fruits préférés. Un choc des deux cultures! », conclut la cofondatrice de People of Motherland.

En 2025, le Pavillon Afrique célébrera son 20e anniversaire, et pour souligner ce jalon important, les organisateurs aimeraient bien offrir un événement exceptionnel. Mais, selon Mme Amihere, tout dépendra des commanditaires puisque l’organisme ne reçoit aucune aide gouvernementale. Cette année, le Conseil scolaire catholique MonAvenir, le Collège Boréal, Oasis Centre des femmes et le Centre francophone du Grand Toronto ont parrainé le pavillon.

Le festival Carassauga, c’est le partage des ressources multiculturelles de la région et un auditoire issu de partout dans le monde qui représente si bien le visage multiethnique de Mississauga. Par exemple, lorsque Djamboola Afro Danse s’est emparé de la scène au pavillon partagé entre l’Inde et l’Afrique, l’artiste avait avec lui des danseurs qui ont invité la foule à bouger et imiter les mouvements de danse sur des musiques populaires et modernes de divers pays africains.

Les nombreux enfants et parents, qu’ils soient originaires de l’Inde, de la Chine, du Congo, du Portugal, du Ghana ou de n’importe quel autre pays ne se sont pas fait prier pour imiter les gestes des danseurs avec énergie. C’est cela qui rend Carassauga si spécial et si populaire. C’est une énorme fête des cultures, une explosion de joie, de saveurs et de musique où tout un chacun y trouve le bonheur.

Photo : De nombreux vendeurs proposaient des vêtements et produits artisanaux.