Richard Caumartin

L’organisme Oasis Centre des femmes a reçu la visite de Roda Muse, sous-ministre des Affaires francophones, le mercredi 8 mai, un moment d’échanges avec les ambassadrices et l’équipe de l’organisme sur les différents enjeux auxquels font face les femmes francophones immigrantes racisées de la région du Grand Toronto.

La sous-ministre a salué le travail important d’Oasis Centre des femmes ainsi que les différentes stratégies de résilience développées par les femmes.

« Mme Muse n’a pas hésité à venir nous rencontrer lorsqu’elle a reçu notre invitation, raconte la directrice générale d’Oasis, Dada Gasirabo. Cette visite est la suite logique de notre projet de recherche-action Pas pour nous sans nous! : Soutenir les femmes violentées lors de pandémies. Financée par Femmes et Égalité des genres Canada, cette initiative a pour objectif de documenter l’impact de la pandémie de la COVID-19 chez les femmes immigrantes et réfugiées issues de la francophonie en Ontario. »

La pandémie a affecté gravement les usagères des services d’Oasis et celles des autres services en français dans la région du Sud. Pendant la pandémie de COVID-19, l’organisme a maintenu des services de soutien, principalement par téléphone et en ligne, aux femmes francophones de la région de Toronto.

Selon les données recueillies, les femmes ont été plus à risque de violence. Les femmes immigrantes et réfugiées ont été davantage touchées et la violence économique a augmenté, notamment l’abus lié au versement de la Prestation canadienne d’urgence. Les femmes originaires de pays de la Francophonie internationale qui ne parlent pas français ont été laissées pour compte.

Le projet se décline en deux étapes. Une première étape de recrutement et documentation des expériences des femmes immigrantes et réfugiées francophones résidant en Ontario, et une étape de démarchage des instances politiques afin de présenter les résultats de la première étape de recherche.

La recherche s’est déroulée de janvier à décembre 2022. Au cours de cette période, près de 80 femmes francophones, usagères de services, leaders communautaires, intervenantes et gestionnaires de services en français ont participé aux divers groupes de discussion et entrevues.  

« Les résultats préliminaires ont permis aux partenaires du projet d’acquérir une connaissance approfondie de l’impact spécifique de la COVID-19 sur les femmes immigrantes et réfugiées francophones. Cela fut également une occasion pour les participantes de formuler plusieurs recommandations à l’endroit du gouvernement ou des organismes communautaires afin de mieux servir la population francophone immigrante et réfugiée de l’Ontario de manière générale et plus particulièrement en temps de crise comme celle vécue pendant la pandémie », ajoute Mme Gasirabo.

Ces recommandations ont trait à l’accès aux soins de santé, y compris de santé mentale, l’offre de services en matière d’établissement, de logement et d’employabilité. Enfin, les résultats soulignent la nécessité d’améliorer la capacité des organismes à répondre plus rapidement et efficacement aux besoins des femmes immigrantes francophones en cas de nouvelles crises. Les recommandations formulées visent à renforcer cette capacité et à garantir un soutien plus prompt aux personnes concernées.

« Nous avons réalisé des entrevues, groupes de discussion et par la suite des recommandations en sont ressorties dont rencontrer les femmes leaders francophones issues de la francophonie ontarienne pour leur partager les résultats de cette recherche pour qu’elles en tiennent compte. Ces efforts serviront à faire un plan pour répondre au problème et trouver des pistes de solution, non seulement à Toronto, mais aussi partout dans la province », assure Mme Gasirabo. Ces discussions vont certainement se poursuivre dans le cadre du développement des services en français pour les femmes francophones.