Alison Jones et Liam Casey
Les Ontariens pourront acheter de la bière, du vin, du cidre et des cocktails prêts à boire dans les dépanneurs et les épiceries d’ici 2026, a annoncé le 14 décembre le premier ministre Doug Ford.
L’Ontario devient ainsi la deuxième province, après le Québec, à permettre la vente de bière dans les dépanneurs – et la première à autoriser la vente de cocktails prêts à boire dans ces commerces.
M. Ford a déclaré en conférence de presse que ce marché élargi offrirait aux consommateurs plus de choix, plus de commodité et plus de temps. Il a estimé que l’Ontario devait « commencer à traiter les gens comme des adultes ».
Cette décision respecte une promesse faite par M. Ford lors de sa première campagne électorale, en 2018. C’est aussi la deuxième tentative du premier ministre de permettre la vente de bière et de vin dans les dépanneurs, après avoir adopté, mais sans la promulguer, une loi visant à annuler un accord avec la chaîne privée « Beer Store ».
Cet accord a permis la vente de bière et de vin dans un maximum de 450 épiceries en Ontario, la chaîne Beer Store conservant toutefois les droits exclusifs de vente des caisses de 12 et de 24 bières. Le gouvernement Ford a annoncé que cet accord prendra fin en 2025.
Selon le plan de M. Ford, les points de vente au détail admissibles dans toute la province, y compris environ 6700 dépanneurs et 1800 autres épiceries, pourront fixer leurs propres prix. À l’heure actuelle, tous les points de vente au détail doivent respecter les prix fixés par la Régie des alcools de l’Ontario.
Les hauts fonctionnaires affirment qu’une certaine surface de rayons dans les commerces devra être réservée aux microbrasseries et aux petits viticulteurs.
Le nouvel accord avec Beer Store permettra à cette chaîne de conserver « son rôle principal de distributeur de bière aux détaillants, bars et restaurants » dans le cadre de la période de transition, soit « au moins jusqu’en 2031 ». La chaîne a aussi « accepté de continuer » à gérer le programme provincial de recyclage des contenants de boissons alcoolisées « au moins jusqu’en 2031 ». Aucun engagement n’a été pris au-delà de la durée de cinq ans du nouvel accord, ont indiqué des responsables.
Une fois que le nouveau système sera opérationnel, l’Ontario disposera de la troisième plus forte densité de magasins de vente au détail d’alcool au Canada, en hausse par rapport à sa position la plus basse actuellement.
Le gouvernement Ford accorde par ailleurs un financement supplémentaire de 10 millions $ sur cinq ans au ministère de la Santé pour soutenir ses efforts en matière de responsabilité sociale.
Le vérificateur général de l’Ontario avait déclaré dans un rapport en décembre que les responsables du gouvernement n’avaient pas consulté Santé publique Ontario sur les implications de l’élargissement des ventes d’alcool au cours des dernières années.
L’Association pour la santé publique de l’Ontario a exprimé ses inquiétudes plus tôt en 2023 concernant un éventuel élargissement des ventes d’alcool, affirmant que cela aurait des conséquences négatives sur la santé.
« La recherche et les preuves concrètes montrent que lorsque l’alcool devient moins cher et plus disponible, la consommation augmente, tout comme les méfaits liés à l’alcool, a écrit l’association dans un communiqué.
« L’alcool est la substance la plus consommée en Ontario, mais la plupart des gens ne sont pas conscients des dangers qu’il peut causer à leur santé. »
Dans le cadre de la modernisation des ventes d’alcool, le gouvernement Ford a aussi annoncé le 14 décembre qu’il présenterait un projet de loi pour éliminer la taxe de base de 6,1 % sur le vin vendu chez le viticulteur, « ce qui rendra les taux concurrentiels par rapport à ceux d’autres provinces, y compris la Colombie-Britannique », indique le gouvernement.
Source : La Presse canadienne
Photo (crédit Gouvernement de l’Ontario) : Doug Ford a annoncé que les Ontariens pourront acheter de la bière et du vin dans les dépanneurs et les épiceries d’ici 2026.