Jean-François Gérard

Après avoir intégré le conseil municipal de Toronto en novembre, Dianne Saxe a été élue par ses homologues pour présider le Comité consultatif des affaires francophones (CCAF). Elle succède pour 4 ans à Jennifer McKelvie, actuellement maire par intérim après la démission de John Tory.

Autour de la présidente, l’instance compte huit membres nommés : quatre relevant d’organisations francophones et quatre ayant « montré un leadership » dans un domaine relevant de la communauté. Le groupe se réunit deux fois par an, Dianne Saxe se disant ouverte à plus de rencontres si des demandes sont exprimées.

« Les priorités dépendront de la volonté de ses membres, explique Dianne Saxe dans une entrevue en français avec Le Métropolitain. Il n’y a pas de problème particulier avec la communauté francophone, contrairement à d’autres telle la communauté noire, qui s’estiment désavantagées par la politique municipale », estime-t-elle. Elle rappelle que le français reste une langue maternelle en proportion faible dans la ville, de l’ordre de 2 à 3 % de la population, par rapport à d’autres langues comme le chinois.

Au printemps, les organisations seront contactées pour une rencontre inaugurale et savoir si elles souhaitent poursuivre leur présence. La municipalité encourage à candidater pour renouveler les sièges vacants. Lors du mandat 2018-2022, le CCAF s’était par exemple élevé contre le projet de retrait de livres en français des bibliothèques, une idée finalement abandonnée. Certaines critiques s’élèvent néanmoins contre une forme d’immobilisme de ce comité.

Dans son parcours d’avocate environnementaliste, Dianne Saxe a beaucoup lutté contre Doug Ford, le premier ministre de la province en tant que commissaire à l’environnement de l’Ontario (2015-2019). Ses 17 rapports sont « sur le site du gouvernement d’Ontario mais très bien cachés ». Ils sont plus facilement accessibles sur son site.

Selon elle, sa mission a notamment consisté à « aider le public à comprendre les conclusions », et donc la crise climatique. Face à ses écrits critiques, Doug Ford l’a congédiée et son poste n’a jamais été remplacé, une première en 25 ans.

Politiquement, Dianne Saxe a été vice-présidente du Parti vert entre 2020 et 2022. Elle s’est mise en retrait pour l’élection municipale d’octobre 2022, puis n’a plus souhaité y être affiliée une fois élue conseillère municipale du secteur Rosedale-University. La lutte contre le changement climatique fait partie de ses engagements prioritaires.

Comme Jennifer McKelvie, Dianne Saxe ne sera pas candidate lors de l’élection anticipée du nouveau maire. « Un maire a plus de pouvoirs, mais moins de temps à accorder à l’Environnement, car il y a tant d’autres sujets à traiter », conclut-elle.

Photo : Dianne Saxe