Richard Caumartin

L’adjointe parlementaire à la ministre des Affaires francophones, Natalia Kusendova a invité les intervenants francophones de la province à une consultation virtuelle pré-budgétaire le 1er février pour échanger sur la vision et les besoins de la communauté franco-ontarienne et réfléchir aux priorités communes.

D’entrée de jeu, la députée de Mississauga Centre a remercié tous les participants avant de donner la parole au ministre des Finances, Peter Bethlenfalvy. Il a résumé le plan économique de l’Ontario et expliqué que cette consultation auprès des francophones est importante pour préparer le prochain budget.

À tour de rôle, les représentants francophones ont pris de trois à cinq minutes chacun pour parler de leur rôle, leurs priorités et leurs défis. Pour Peter Hominuk de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario, le dossier le plus important sur la table provinciale francophone est la santé. Il a proposé des investissements également en éducation postsecondaire, dans la modernisation linguistique provinciale et dans la lutte à la pénurie de main-d’œuvre francophone et bilingue.

L’AFO souhaite voir le gouvernement investir dans une solidification de la structure des soins de santé en français afin que la province améliore la hausse de l’accès à des soins de santé et de soins de longue durée en français.

« Nous recommandons également au gouvernement qu’il donne le feu vert au projet de transformation de l’Université de Sudbury. La communauté franco-ontarienne et l’institution franco-ontarienne ont effectué leur travail. Le ministère des Collèges et Universités doit maintenant approuver ce projet », explique le directeur général de l’AFO.

Le président de la FESFO, Jean-Philippe Bisson a quant à lui demandé que l’organisme représentants la jeunesse franco-ontarienne soit reconnu et qu’un financement adéquat lui soit accordé pour ce faire. Il souhaite aussi obtenir un financement annuel pour la programmation culturelle et l’embauche d’une coordonnatrice pour ce secteur d’activités, essentiel à la transmission du patrimoine franco-ontarien.

Melinda Chartrand de l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques a parlé de la pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de l’éducation. « Nous voulons une discussion plus inclusive et la mise en place d’une « Task Force » pour trouver des solutions au problème, à court et long terme », dit-elle.

Mme Chartrand a indiqué que « 70 % des élèves francophones de la province fréquentent nos écoles catholiques. Nous devons mettre à niveau nos installations scolaires mais nos demandes tardent à recevoir une approbation du ministère ».

Puis Françoise Jacob, coordonnatrice des services bilingues pour l’Équipe de santé familiale de Crédit Valley demande que leur clinique de soins primaires soit désignée par la province pour les services en français et voudrait offrir un plus grand accès à sa clinique de la mémoire pour les patients avec des problèmes d’ordre cognitif. « Nous aimerions avoir un budget pour embaucher plus d’infirmières francophones », conclut Mme Jacob.

Quant à elle, la directrice générale du Centre francophone du Grand Toronto (CFGT), Florence Ngenzebuhoro propose que l’Ontario fasse des investissements dans trois secteurs d’activités, soit des services de santé 24 h par jour, 7 jours par semaine pour les francophones du Grand Toronto, et plus de services de santé mentale en français. Puis, la création d’un carrefour pour la jeunesse francophone et pour finir, « que le gouvernement appuie le projet de 10 ans du CFGT pour faciliter l’accès à des logements abordables pour les communautés francophones que nous desservons chaque jour ».

Dan Zein du Cercle de l’amitié a parlé de la pénurie de main d’œuvre dans les garderies, des services culturels et communautaires qui dépendent trop souvent de subventions pour des projets spécifiques et du besoin d’un financement récurrent nécessaire pour l’embauche de coordination dans le secteur culturel.

Serge Miville de l’Université de Sudbury indique que le ministère évalue présentement le dossier des aspirations de l’Université à devenir une université de langue française gérée par et pour les francophones du Nord de l’Ontario. Le souhait est que la ministre réponde dans l’affirmative.

Et en fin de rencontre, le directeur général de la FARFO, Michel Tremblay a mentionné que le projet de la Communauté du Trille blanc dans la région de York pour la construction d’un village francophone multi-services pour les aînés était un excellent modèle à suivre. Il a terminé en demandant l’ajout de programmes pour maintenir les aînés actifs à domicile.

Photo : Natalia Kusendova