Jean-François Gérard
Un téléphone fixe à passer de mains en mains, une chute à perfectionner, des répliques à échanger en rythme… Dans l’auditorium de l’école secondaire Saint-Frère-André, les acteurs amateurs des Indisciplinés enchaînent les répétitions, deux fois par semaine, à l’approche de la première du Dîner de cons, un classique du théâtre populaire français. Quatre représentations seront données les 10, 11, 17 et 18 février.
Ce spectacle était initialement programmé dès novembre 2020, et repoussé à plusieurs reprises avec la pandémie. Une longue période en suspens qui a entraîné un changement de distribution au gré des disponibilités changeantes des comédiens, au sein d’une communauté qui se renouvelle rapidement à Toronto.
« Je devais jouer Pierre Brochant au début », se rappelle par exemple Laurent, qui se retrouve à interpréter le « gentil, gaffeur et attachant » François Pignon. Autrement dit, le rôle pour lequel il avait auditionné à l’origine, il y a près de trois ans.
Adima de son côté est arrivée à l’été 2020 à Toronto et a ainsi pu intégrer la nouvelle distribution. « J’avais déjà joué Juste Leblanc il y a 10 ans, au collège en France, dans une représentation où il y avait plus de femmes que d’hommes », explique la jeune femme, dans le rôle de Stéphanie Brochant.
Fondée en 2009, la troupe communautaire Les Indisciplinés propose en temps normal deux pièces par saison. Elle reprend les textes d’auteurs contemporains, français ou québécois. La comédie trouve une place de choix, car c’est un genre bien apprécié du public. « C’est un moyen de faire vivre de la culture française à Toronto, ce qui est important pour une langue minoritaire », ajoute Laurent.
La structure est ouverte à toute personne francophone, quel que soit son niveau. Le metteur en scène, Antoine, a par exemple intégré la troupe il y a sept ans sans expérience particulière dans le théâtre. C’est sa première à diriger les comédiens, après être monté à plusieurs reprises sur les planches.
« Au printemps, nous avons fait des ateliers de découverte. Cela nous a permis de nous rebrancher à la communauté et d’intégrer quelques comédiens supplémentaires pour cette pièce. C’est quelque chose que l’on va poursuivre cette année », détaille Geneviève Brouyaux, la présidente de l’organisme.
Pour chaque nouvelle pièce, des auditions au sein de la compagnie sont menées, afin d’établir la distribution. « Les hommes ont un peu plus de chance d’intégrer une équipe, car souvent il y a souvent plus de personnages masculins dans les pièces », note Mme Brouyaux.
Photo : Alima dans le rôle de Stéphanie Brochant, ici au soutien de son mari, dont le dos est malencontreusement bloqué le soir du fameux dîner.