De nombreux anciens collègues et collaborateurs ont rendu hommage, le 27 mai au Collège universitaire Glendon, au professeur émérite et éditeur Alain Baudot, un an après son décès le 4 mai 2021.


Né à Soissons en France) le 7 février 1940, il s’était joint au Collège Glendon de l’Université York, en 1966, où il a fondé et dirigé pendant sept ans le Département d’études pluridisciplinaires, puis les programmes de Maîtrise en études françaises et de Maîtrise en traduction. En 1987, il a fondé les Éditions du Gref qu’il a dirigées jusqu’à sa mort. Il a été président du Salon du livre de Toronto de 1998 à 2006.


La sobre célébration de sa vie était organisée conjointement avec les membres de la famille Baudot, dont son épouse Laure et ses deux filles, Carla et Érica. Des photos de sa vie et une panoplie de livres et coupures de presse relatant les nombreux honneurs qu’il a reçus, ainsi que plusieurs publications des Éditions du Gref étaient exposées dans le hall d’entrée du Centre d’excellence pour les études postsecondaires en français et bilingues.


Au programme, anciens collègues et amis ont pris la parole à tour de rôle pour raconter des anecdotes, histoires inspirantes et souvenirs marquants du passage d’Alain Baudot dans leur vie, sous la supervision de Christine Besnard, chef du Département des études françaises à Glendon.


D’entrée de jeu, le principal du Collège, Marco Fiola, a réitéré que le départ d’un de ses piliers fondateurs a secoué la grande famille de Glendon l’an dernier. « Ce monument, comme un grand chêne qui était là, on aurait dit presque depuis toujours, un peu comme ces arbres centenaires qui parsèment le campus, avait été emporté par les assauts d’une tempête, sort inéluctable à l’issue d’un vaillant combat contre la maladie. Pour honorer sa mémoire, la famille a planté un jeune chêne rouge sur le campus », raconte M. Fiola.


« Aujourd’hui, même si l’homme n’est plus là, le souvenir de ce grand chêne dont le profil dominait notre institution vivra à jamais dans nos mémoires, et c’est avec détermination que nous continuerons de nourrir le souvenir de sa longue carrière passée à donner forme, à cultiver, à faire croître, à faire reconnaître et, surtout, à aimer cette institution. Aujourd’hui, nous rendons hommage à la mémoire de ce grand chêne, à ce grand Glendonien, ce grand Canadien et ce grand Torontois venu d’ailleurs, pour notre plus grand bonheur. »


Parmi ceux et celles qui ont tenu à lui rendre hommage, Swann Paradis, professeur au Département des études françaises a suggéré que le salon des professeurs soit nommé « le salon Alain Baudot », une suggestion qui a soulevé beaucoup d’émotion parmi les gens présents et une salve d’applaudissements.


Puis, la conjointe d’Alain Baudot, Carla, a pris la parole. « Vous savez qu’Alain était un musicien? Il jouait des percussions et du piano, dit-elle. Son père était d’ailleurs un musicien professionnel. Alain aimait le camping en famille, les voyages, mais il était par-dessus tout un grand passionné de son travail à Glendon, de la littérature et de la beauté des espaces verts au Collège. »


Sa fille Laure a ensuite lu un extrait d’un de ses livres préférés que son père lui avait donnés, Pour faire le portrait d’un oiseau de Jacques Prévert. Un moment touchant de la cérémonie. D’autres comme Christine Klein-Lataud, grande amie et collègue de M. Baudot, Charles Elkabas de l’Université de Toronto et Lyse Hébert, directrice du programme de traduction de Glendon, ont raconté comment le disparu avait marqué leur carrière.


Le mot de la fin est revenu indéniablement à Marco Fiola qui, dans son discours, a bien résumé les sentiments des participants à cette ode à la vie d’Alain Baudot. « Son apport à Glendon est incalculable, mais il a également su apporter sa brique à l’édifice de nombre d’institutions de l’Ontario français, en particulier au milieu de la culture, de l’édition et de l’éducation supérieure, comme en témoignent toutes les distinctions honorifiques qui lui ont été décernées. Il continue de vivre et continuera de vivre encore longtemps certes dans nos mémoires, tout comme dans le fruit de son travail dont nous sommes les héritiers et dont nous nous devons d’assurer le prolongement. »

Photo : Les organisateurs de cette ode à la vie d’Alain Baudot et sa famille. De gauche à droite : Marion Frankian, Marco Fiola et Christine Besnard du Collège Glendon, et Laure Baudot (conjointe), Nathan Sommer (petit-fils) et Carla Baudot (fille)