Poète, écrivain et artiste peintre, Gabriel Osson sortira son ouvrage D’ici et d’ailleurs en octobre prochain. Il s’agit d’une avenue un peu différente qu’il emprunte cette fois. En effet, l’écrivain s’aventure vers le monde musical comme complément à ses mots.

« Dès le départ, j’ai voulu me lancer dans la poésie performance », avoue-t-il en entrevue. Ce médium, bien connu des anglophones avec la Slam Poetry, tarde à paraître dans le milieu francophone.

C’est à la suite d’une conférence d’art littéraire en 2019 à Québec que l’idée de performance vient habiter M. Osson. Les participants à la rencontre se sont penchés sur le sort de la poésie, remarquant qu’elle ne se vend pas tellement. « Nous avons beaucoup discuté de la façon de faire sortir les textes du livre, de rendre cette poésie accessible », révèle-t-il.

Plusieurs artistes ont offert des performances avec des supports techniques en projection, en sonorisation et même en danse. « C’était tellement éclaté. J’ai adoré », s’exclame-t-il. Le projet est donc né.

Tandis qu’il travaillait ses textes, M. Osson a aussi approché un musicien bien établi à Toronto, Dieufaite Charles. « Je ne suis pas un chanteur ni un musicien, alors j’ai voulu travailler avec Dieufaite pour qu’il compose de la musique sur mes mots », explique-t-il. Le CD qui accompagne le recueil de poésie compte donc 16 titres.

Au moment de l’entrevue, M. Osson venait de terminer les pistes, un processus qui dure depuis le début de l’année. « Même si ça fait des années que je fais de la radio, je récite toujours de la même façon. C’était plutôt difficile », admet-il. Patricia Marceau, comédienne et metteure en scène lui vient en aide en tant que coach vocal pendant près de trois mois. « Nous avons recommencé à zéro à repasser tous les mauvais plis », raconte-t-il en s’esclaffant.

Sinon, sur le CD, les textes sont restés à peu près intacts. « Parfois, les phrases musicales étaient plus courtes ou plus longues que la phrase écrite ou bien il y a des mots qui ne sonnent pas comme tu veux que ça sonne. Donc, il faut les changer », observe M. Osson.

D’ici et d’ailleurs fait écho aux deux cultures de l’artiste, soit celle canadienne et celle haïtienne de son enfance. « Une portion des textes existait déjà, le reste n’a pas été trop ardu à pondre, car l’élan était là. J’apporte un certain bagage, mais je remarque aussi qui je suis ici », précise-t-il.

Puis, certaines parties des textes se sont bien prêtées à des vocalises. « On a essayé certaines choses qu’on a ensuite repositionnées à d’autres endroits. La musique et les récits se sont très bien jumelés même s’ils ont été créés indépendamment » confirme-t-il.

Pour sa piste préférée, c’est Femmes du monde qui prend son cœur. « Le début de l’écriture s’est fait pour l’occasion de la Journée internationale de la femme que j’ai ensuite doublée de longueur. Le poème célèbre la femme, toutes les femmes et mon amour pour elles », affirme l’écrivain, ému.

Gabriel Osson prépare déjà une tournée de sa poésie performance. Il veut que les mots vivent en dehors de ses pages. Il sera en spectacle à Toronto avec Francophonie en Fête le 17 septembre, puis à Ottawa et en France pour quelques représentations.

L’ouvrage, financé par le Conseil des arts du Canada, sera publié aux éditions Terre D’accueil. Les enregistrements du CD ont été faits à Toronto et seront disponibles sur toutes les plateformes.

« Je souhaite pouvoir offrir un lancement en présentiel bientôt, mais il faudra voir ce que le virus nous réserve », conclut Gabriel Osson.

PHOTO (crédit: www.gabrielosson.com) – L’écrivain Gabriel Osson