Le mercredi 4 novembre, le Salon du livre de Toronto tenait son assemblée générale annuelle. Au cours des dernières années, l’événement a connu des difficultés liées, pour l’essentiel, à une baisse de la fréquentation des visiteurs adultes et à des moyens financiers limités. La situation était telle que l’équipe du Salon s’est vue dans l’obligation, en 2019, d’entamer un processus de réflexion en profondeur sur ce qui pourrait être fait pour assurer la survie de cette activité.

Un an plus tard, le conseil d’administration peut pousser un soupir de soulagement puisque le pire semble évité. C’est ce qui est ressorti du ton général de la soirée et notamment du rapport du président. Ainsi, Valéry Vlad, plutôt que de passer en revue les faits saillants du dernier exercice administratif, a plutôt choisi de faire le point sur les efforts de redressement visant à rescaper le Salon.

M. Vlad a basé son intervention sur un rapport préliminaire d’évaluation indépendant qui, se basant sur le Salon du livre de décembre dernier, recense les points faibles de l’événement et quelques pistes de solution pour y remédier.

D’abord, une réalité qui n’est plus un secret pour personne : « La conclusion de ce rapport a été que la fréquentation, au niveau jeunesse, a été assez importante, mais beaucoup moins au niveau adulte », résume le président.

Cependant, M. Vlad a jugé que les critiques relatives aux problèmes de communication entre le Salon et les éditeurs ne sont pas vraiment fondées puisque ce qui est recommandé est, dans ses grandes lignes, déjà en place.

Toujours au niveau des communications, le rapport suggère d’être plus actif et plus à jour sur les médias sociaux et sur le site Web du Salon du livre. Or, certaines critiques ne se justifiaient pas vraiment selon Valéry Vlad : le rapport relève par exemple l’absence d’affichage à la Bibliothèque de référence, là où se tient le Salon, alors que l’affichage y est en fait interdit.

Cela dit, le rapport contient également quelques recommandations intéressantes, mais aussi bien des évidences, telle l’augmentation du financement comme facteur essentiel à la survie du Salon. « Le budget actuel est quatre fois moindre que celui d’il y a 15 ou 20 ans », commente M. Vlad, une situation selon lui « inévitable » considérant le nombre de partenaires qui s’amenuise.

À ce chapitre, la présentation des états financiers est venue mettre un baume sur les inquiétudes. En effet, ce fut l’occasion pour le directeur général, Paul Savoie, d’annoncer que le Salon du livre de Toronto s’est fait accorder une subvention de 25 000 $ du Programme d’appui à la francophonie ontarienne pour un projet de création dans les écoles. Cela augure donc bien pour le prochain Salon qui, rappelons-le, se déroulera en ligne en février prochain.

Avant cette bonne nouvelle, la comptable de l’organisme, Claire Prest, a fait état, pour l’exercice se terminant le 31 mars dernier, d’un léger déficit qu’elle attribue aux circonstances. Le président a tout de même invité tout un chacun à faire montre de vigilance.

Les élections ont vu l’arrivée au conseil d’administration d’une recrue de qualité, Erwan Roux, qui a occupé divers postes aux Éditions Glénat au cours des dix dernières années en plus d’être à l’heure actuelle chargé d’affaires Marketing et Communication au Groupe Média TFO. Le profil idéal, donc, pour contribuer à redynamiser le Salon du livre! L’autre administrateur élu, Marc Savadogo, est de son côté architecte, mais n’en connaît pas moins le Salon puisqu’il a déjà siégé à son conseil d’administration il y a quelques années.

Le confinement a fait dérailler les orientations d’avenir qui devaient être mises en place, mais ce n’est que partie remise. Les temps sont durs pour l’imprimé, mais le Salon du livre tient bon et demeure un acteur important de la scène culturelle francophone de Toronto.

PHOTO (archives Le Métropolitain) – La section jeunesse du Salon du livre de Toronto continue d’être très fréquentée.