Maison, voiture, études… à moins d’être le digne descendant de Crésus, dans ces temps modernes où l’algorithme s’érige en juge des hommes, toute acquisition onéreuse nécessite l’obtention d’un crédit d’abord!

Alors, pour bien vivre, ou pour vivre tout court, mieux vaut soigner sa réputation financière ou sa solvabilité aux yeux des institutions financières.

C’est probablement en partant de ce trivial constat que l’équipe du service emploi du Centre francophone du Grand Toronto (CFGT) a eu l’idée d’organiser, le 26 août dernier, un webinaire en partenariat avec RBC Banque Royale sous le thème de « Construire et maintenir sa cote de solvabilité ».

Animée par Zaynab Idrissi, responsable des ressources et de l’information au sein du service emploi du CFGT, et présentée par Tarek Selmi et Alexandria Onyedika de RBC Banque Royale, cette rencontre a été l’occasion pour les nouveaux arrivants, nombreux à y participer, de faire connaissance avec cet outil financier dont, bien souvent, le fonctionnement diffère complètement de celui de leur pays d’origine. Certes, une heure et demie pour traiter un tel sujet peut paraître insuffisante, toutefois l’essentiel y était expliqué et les questions des participants ciblées et intéressantes, besoin oblige.

De ce pas, afin de ne pas souiller cette page par un langage financier pas forcément compréhensible par le commun des lecteurs, nous avons choisi d’aller à l’essentiel de l’essentiel. En effet, la première chose à savoir dans ce tentaculaire secteur est que « la cote de solvabilité va nous permettre de payer moins d’intérêts et aussi d’obtenir des prêts plus facilement », comme l’a souligné Tarek Selmi à l’aube de son intervention.

Pour cela, il faut éviter les deux éléments majeurs qui affectent la crédibilité du crédité, à savoir les paiements en retard de ce que l’on doit et l’épuisement du montant maximal autorisé avant de rembourser s’agissant des cartes de crédit.

L’autre point fort utile à garder en tête, et là c’est Alexandria Onyedika qui s’y est collée, réside dans le fait qu’il existe les bonnes et les mauvaises dettes, comme il existe les bons et les mauvais payeurs.

Pour les premières, il s’agit de prêts qui apportent de la valeur ajoutée à son contractant, à l’image des crédits pour les études, pour l’achat d’une maison d’habitation ou encore pour le démarrage ou le développement d’une entreprise. Quant aux mauvaises dettes, elles se caractérisent par un côté éphémère dans le sens consommable, à l’instar de l’endettement pour partir en vacances ou des prêts sur salaire dont le taux d’intérêt peut atteindre 35 % (et dire qu’il y a des gens qui s’y adonnent!) En somme, rien ne vaut la bonne vieille stratégie qui consiste à ne dépenser ou à n’acheter que ce que l’on peut payer.  

Cependant, au-delà des bonnes théories qui reposent gentiment sur le papier, les nouveaux arrivants font face un réel problème sur le terrain, au nom de cette même cote de solvabilité! Comment peuvent-ils avoir un bon pointage de créditalors qu’ils viennent d’arriver, sachant que l’une des conditions à satisfaire s’ils veulent louer un appartement par exemple, est d’avoir une bonne cote de solvabilité?

Cette situation donne malheureusement parfois lieu à des dérives anti-législatives de la part des propriétaires dans la mesure où quelques-uns demandent à ces locataires vulnérables de payer plusieurs mois et parfois jusqu’à un an de loyer d’avance pour pouvoir se loger! À cela, ni les institutions bancaires ni la législation ne se sont encore penchées!

SOURCE: Soufiane Chakkouche

(Crédit photo: Pixabay)