Le Centre Jules-Léger (CJL), situé à Ottawa, offre un enseignement spécialisé de niveau élémentaire et secondaire aux élèves francophones ayant d’importants problèmes visuels ou auditifs ou des troubles d’apprentissage. Les élèves de partout en Ontario peuvent profiter de ses services, d’autant plus qu’un programme d’hébergement en résidence donne la chance à tous, peu importe leur provenance, de bénéficier de ses programmes basés sur 40 ans d’expérience en la matière.

Or, bien qu’ouvert depuis 1980, le CJL n’avait jamais été pleinement administré par les francophones, la communauté desservie par l’organisme. Cela vient de changer : le lundi 17 août, la gouvernance du Centre passait des mains du ministère de l’Éducation à celles des conseils scolaires de langue française.

Ce changement a été initié à l’automne 2017 et n’est devenu réalité que cet été, faisant  officiellement du Consortium Centre Jules-Léger (CCJL) le 13e conseil scolaire francophone de l’Ontario et le seul d’envergure provinciale.

La gouvernance sera néanmoins différente de ce qui est généralement compris lorsqu’il est question d’un conseil scolaire. En effet, ce sont des représentants des 12 autres conseils, à parts égales entre catholiques et publics, qui seront à la barre du CJL.

Ce mode de gestion tombe sous le sens puisque des 450 jeunes qui bénéficient chaque année de ses programmes, une soixantaine seulement étudient entre les murs de son établissement à Ottawa, les autres étant inscrits à d’autres écoles de la province.

Faire en sorte que le Centre soit administré entièrement par le milieu de l’enseignement francophone était, de longue date, une demande des parents dont les enfants suivent ses programmes. L’institution n’aura dorénavant plus à se plier à des règlements qui ne répondent pas parfaitement à sa réalité. D’ailleurs, en 2015, l’ancien commissaire aux services en français de l’Ontario avait recommandé que le Centre soit géré par un conseil scolaire de langue française.

Lors de la conférence de presse soulignant le transfert de pouvoir, la gestionnaire des communications, Céline Bourbonnais, a mis l’accent sur un des avantages concrets de ce changement : « Cette proximité nous permettra d’obtenir le pouls de la communauté et de simplifier le processus pour agir dans son intérêt ».

Johanne Lacombe, première présidente du CCJL, a de son côté évoqué l’importance de cette date historique : « Cette première journée marque un renouveau, l’occasion pour la communauté francophone de se doter d’un centre d’excellence à la hauteur de ses aspirations, un partenaire clé de la communauté scolaire en matière d’éducation en enfance en difficulté ».

« Nous attendons les élèves et les membres de notre équipe avec impatience, a pour sa part affirmé Jean-François Boulanger, directeur de l’éducation. Notre équipe d’expérience est énergisée et nous seront présents aux quatre coins de l’Ontario dès l’automne. »

Voilà donc un pas de plus dans l’autonomisation des francophones en ce qui touche aux services qui leur sont destinés.

PHOTO – Joanne Lacombe et Jean-François Boulanger, respectivement présidente et directeur de l’Éducation du nouveau Consortium CJL