Jeudi dernier, le 19 novembre, à l’Assemblée législative, s’est tenue une conférence de presse concernant le projet de loi pour l’Université de l’Ontario français, dont sa deuxième lecture a pour but de mettre en place un comité transitoire de gouvernance. 

L’année 2018 est l’échéance du projet et ses partisans croient fermement que, bien que peu de choses bougeront d’ici le prochain budget, il est réaliste de penser qu’un an et demi soit assez de temps pour le développer et le mener à terme. L’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO) et l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC), qui appuient aussi le projet, se sont d’ailleurs jointes à l’Alliance communautaire pour une université franco-ontarienne (ACUFO).

France Gélinas, porte-parole de la francophonie pour le Parti néo-démocrate, a réitéré l’importance d’avoir une université en Ontario qui serait entièrement francophone et proposerait des programmes plus poussés dans la langue de Molière. « Les jeunes sont unis dans leur désir et dans leur demande, explique-t-elle. Ils veulent une université par et pour les francophones de l’Ontario. » Son campus principal se situerait à Toronto et les campus affiliés se trouveraient probablement dans le Nord et dans le Sud-Ouest de la province.

Plusieurs témoignages ont aussi été entendus de la part d’étudiants appuyant ce projet. « J’ai dû décider entre l’assimilation et l’exil », a d’ailleurs confié Lucas Egan, étudiant à l’Université d’Ottawa.

Bien qu’il y ait plus de 450 écoles élémentaires et secondaires, 12 conseils scolaires et 2 collèges communautaires gérés par la communauté franco-ontarienne, les options de programmes universitaires sont très limitées. De même, la grande population qui sort des systèmes d’immersion n’a pas beaucoup d’opportunités afin de poursuivre des études en français.

« Je veux que l’Université de l’Ontario français devienne un modèle de comment l’éducation en français peut se faire sur un territoire minoritaire », s’enthousiasme Mme Gélinas. 

À 16  h 30, le projet de loi pour l’Université de l’Ontario français a été adopté en deuxième 

lecture. C’était la première fois que l’on débattait en chambre de la possibilité de sa création. « C’est réconfortant de voir le soutien du ministre et des députés anglophones et francophones de tous les partis de l’Assemblée. J’ai bon espoir que, dans trois mois, le conseil transitoire des gouverneurs sera une réalité », a conclu Mme Gélinas

Photo: La députée France Gélinas (1re rangée, au centre) entourée de jeunes franco-ontariens.