Le 10 septembre dernier se tenait la 20e assemblée générale annuelle (AGA) d’Oasis Centre des Femmes à l’auditorium du YWCA au centre-ville de Toronto. Cet organisme, dont la mission est d’aider les femmes francophones du Grand Toronto et de Halton-Peel victimes de violences à améliorer leur situation et devenir autonomes, a ainsi souligné 20 ans de dur labeur dans la communauté. 

Trente mille : c’est le nombre de femmes auxquelles Oasis a apporté son support et qu’il a outillées depuis sa création. Son travail s’accomplit par le biais de programmes de soutien tels Élan : préparation à l’emploi et à la vie dynamique, du counseling, du soutien à la cour familiale et au logement et de la prévention, sensibilisation et liaison communautaire. Il offre en outre des cours d’informatique, d’anglais, des ateliers juridiques et sur le logement. 

Bien que le bilan de l’AGA était majoritairement positif, la directrice générale Dada Gasibaro reconnaît qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire. Elle donne en exemple ces 107 femmes ayant fait appel à Oasis pour se trouver un logement, dont seulement 30 ont réussi à s’installer dans un appartement, parfois à 4 colocataires, sans compter les enfants. « Mais où sont ces 77 autres femmes? Où sont-elles? Quelqu’un le sait? », martèle Mme Gasibaro. À Oasis centre des femmes, personne ne s’assoit sur ses lauriers.

La soirée fut aussi marquée par l’hommage à une de leur collaboratrice et partenaire, mère d’une petite fille, décédée au cours de la dernière année. Cette femme de leur communauté a succombé à la « violence systémique », dit-on, l’expression faisant écho au titre de leur rapport annuel : Une année à l’épreuve de la violence systémique. Mme Gasibaro éclaire les membres d’Oasis, les informant qu’une femme qui désire s’en sortir doit passer par pas moins de 32 organismes et faire face à un système parfois « sourd à la violence des femmes » et loin d’être parfait. Elle en appelle ainsi à toutes les femmes à garder une « mémoire vigilante ». Un silence lourd règne à l’AGA.

La soirée s’est terminée par un poème en hommage aux employées, travailleuses et bénévoles de la part d’un membre de l’assemblée. L’organisme a aussi tenu à remercier ses bailleurs de fonds ainsi que le gouvernement ontarien pour son appui.

Oasis est créé en 1995 à la suite d’une étude du Toronto Rape Crisis Centre qui, avec un comité francophone, démontre le besoin urgent de services dans la langue de Molière aux survivantes d’agression à caractère sexuel. 

Depuis, l’organisme s’est diversifié et, en collaboration avec le Centre francophone de Toronto, a créé ActionFemmes, un groupe d’entraide aux immigrantes, réfugiés et nouvellement arrivées. 

Photo: L’équipe d’Oasis Centre des femmes