La littérature autobiographique a de nombreux adeptes. Le genre rencontre en effet un succès certain ces dernières années et, afin de répondre aux interrogations des intéressés, l’Alliance Française a été l’hôte d’une conférence ainsi qu’une lecture des écrivains Nicole Caligaris et Leslie Kaplan. Une introduction en quelque sorte au colloque international Politique de l’autobiographie : engagements et subjectivités qui a eu lieu du 20 au 22 mai à l’Université de Toronto.

Mme Caligaris est une auteure française ayant déjà publié plusieurs romans (La Scie patriotique, Barnum des ombres), ainsi que plusieurs réflexions littéraires (Les chaussures, les drapeaux, les putains). Assise face à la vingtaine de personnes présentes, elle s’est attelée à donner sa vision de l’écriture, aux côtés de Mme Kaplan. Cette dernière est à l’origine de nombreux ouvrages (L’Excès-l’usine, Millefeuille) dont certains furent traduits dans une dizaine de langues et même adaptés au théâtre (Tout est faux!). Française née à New York, elle fut récompensée à plusieurs reprises pour ses travaux.

Interpellant régulièrement ses auditeurs, Nicole Caligaris revient sur ses écrits passés, comme Le Paradis entre les jambes qui traite de l’affaire d’Issei Sagawa, cet étudiant japonais cannibale qu’elle connaissait personnellement. Les particularités de l’écriture de différents écrivains internationaux sont passées en revue. « Il faut toujours se méfier des témoignages », explique-t-elle. De Franz Kafka et son attachement à la destruction et à la continuité, à Gilbert Sorrentino et sa construction du récit par le silence, elle agrémente son discours par des thématiques chères à des plumes qui l’inspirent. L’évocation fréquente de figures mythologiques comme Hadès traduit son amour pour le fantastique. Adepte de l’œuvre Malmoth, l’homme errant de l’irlandais Charles Robert Maturin, « Un espèce de Faust qui a fait un pacte avec le diable », explique-t-elle, elle tente de dégager différentes problématiques récurrentes comme le langage ou le gage.

Il s’agit donc là d’un évènement public en marge du colloque qui décrypte « la manière dont la littérature française définit son rapport au politique et à l’espace social dans l’ensemble des textes se rapportant à l’autobiographie ». Cela comprend donc les mémoires, récits, autofictions ou encore les autobiographies intellectuelles. Plusieurs chercheurs de Toronto, Montréal, de France et plus encore ont donc ainsi échangé sur ce grand sujet trois jours durant. Parmi eux, des figures importantes de la scène littéraire canadienne tels Jean-François Hamel, Barbara Havercroft ou encore Julien Lefort-Favreau.

Un évènement d’intense réflexion qui aura permis aux spécialistes de trouver et d’exposer des éléments de réponse communs à un public passionné.

Photo: Un public captivé par les paroles de Nicole Caligaris.