« Tenter une expérience à l’étranger, il faut le faire quand on est jeune », affirmait la ministre déléguée auprès du ministère des Affaires étrangères, chargée des Français de l’étranger, lors de son récent passage à Toronto, les 4 et 5 février derniers. Mme Conway-Mouret parle en parfaite connaissance de cause puisqu’elle a passé de son côté 25 ans en Irlande en tant qu’universitaire.

Invitée à rencontrer la communauté française ainsi qu’une dizaine de jeunes Français venus au Canada pour acquérir une nouvelle expérience professionnelle, Mme Conway-Mouret a félicité ses compatriotes de faire aussi valoir la France à travers leurs talents et leurs ambitions. 

« Vous êtes la voix et les visages de la France, un relais précieux pour notre pays. Vous représentez une France énergique, efficace et optimiste », déclarait-elle à quelques-uns des 10 000 Français inscrits auprès des services consulaires de Toronto. 

Selon les statistiques, les trois quarts des Français établis de longue date au Canada possèdent la double nationalité. Quant aux jeunes, la très grande majorité vient ici dans le cadre d’un visa de travail. Si les raisons professionnelles sont avancées par 15 % d’entre eux, le reste a en fait quitté la France pour tout simplement découvrir le monde. La ministre faisait remarquer que les jeunes d’aujourd’hui installés loin de chez eux ont moins le mal du pays comme autrefois puisqu’ils peuvent communiquer aisément avec la famille au moyen de l’Internet. La ministre perçoit le Canada comme un grand pays avec un taux de natalité faible et qui a donc besoin de jeunesse. Mme Conway-Mouret estime cependant que certains n’ont pas quitté la France pour toujours et que leur séjour au Canada constitue en fait un tremplin afin de devenir plus compétitifs dans un marché du travail qui s’est mondialisé. 

Lors d’une rencontre privée avec Mme Conway-Mouret, une dizaine de jeunes Français expatriés ont qualifié leurs expériences professionnelles aussi bien que personnelles à Toronto comme étant exceptionnelles. 

Perrine Pouzet, jeune Lyonnaise installée à Toronto depuis un peu plus d’un an, partage certainement cet avis. Venue grâce à un Permis de Vacances–Travail (PVT), elle semble résolue à faire une demande d’immigration une fois son visa expiré. 

« Je veux rester. Ici, c’est la liberté et l’évasion », explique-t-elle avec enthousiasme. Après avoir cheminé à travers deux centres d’appels, elle a enfin pu décrocher un emploi qui la satisfait dans une compagnie de cigares. Elle trouve que les employeurs canadiens n’hésitent pas à donner la chance aux jeunes, chose plus rare en France. Sa bonne connaissance du français et de l’anglais est bien entendu un atout dans le marché du travail. Depuis son arrivée, elle a entrepris un voyage tous les mois, visitant ainsi New York, Miami, le parc Algonquin, Montréal et Québec. Elle avouait toutefois éprouver un petit pincement au cœur quand elle se retrouve avec des Français comme lors de cette soirée. 

L’itinéraire du premier voyage au Canada de la ministre la conduisait à Ottawa, Toronto, Montréal et Québec. Lors de son séjour dans la Ville reine, elle s’est rendue au Lycée français, à l’Alliance française de Toronto, au Réseau de développement économique et d’employabilité de l’Ontario (RDÉE Ontario) ainsi que dans les locaux torontois de l’entreprise pharmaceutique lyonnaise SANOFI PASTEUR. 

Le ministère d’Hélène Conway-Mouret a entrepris une série de réformes afin de simplifier les tâches administratives pour les Français expatriés. La transmission de documents de façon électronique, le renforcement des bourses d’études, l’accès numérique aux cours du CNED (Centre national d’enseignement à distance) et la création d’un label France pour certains établissements scolaires devraient rendre la vie plus simple pour les Français à l’étranger. 

Tout au long de sa semaine passée au Canada, Mme Conway-Mouret a voulu réaffirmer que son gouvernement soutient les projets des ressortissants français qui viennent tenter l’aventure de ce côté de l’Atlantique.

Photo : De gauche à droite : Annie Dell (RDÉE Ontario), la ministre Hélène Conway-Mouret, Daniel Sigouin (RDÉE Ontario) et Philippe Zeller (ambassadeur de France au Canada)