Le Salon du livre de Toronto tenait son assemblée générale annuelle (AGA) à l’Alliance française le 30 octobre. L’évènement, qui se tiendra du 29 novembre au 2 décembre à la Bibliothèque de référence sur la rue Yonge, célèbre cette année ses 25 ans. Or, bien que le Salon du livre puisse se targuer d’une longévité enviable et d’une bonne réputation due à l’excellence de sa programmation, il n’en demeure pas moins que les visiteurs se font de moins en moins nombreux. C’est pourquoi l’AGA a notamment servi à faire le point sur ce problème représentatif des aléas de l’industrie du livre dans son ensemble.

En présentant son rapport annuel, le président Valéry Vlad s’est d’abord attardé aux faits saillants du Salon de 2016, tels que l’attention accordée au numérique et aux nouvelles technologies de même que la participation, à l’ouverture officielle, du consul général de France et de la chef de poste au Bureau du Québec.

Après ce bref bilan, le président a abordé sans détour les défis actuels et à venir : « Le Salon du livre est à la croisée des chemins, a rappelé M. Vlad. On a chaque année un peu moins d’argent et on risque, à un moment donné, d’être dans l’impossibilité d’organiser un Salon tel qu’on le connaît présentement. » Les partenaires vivent aussi avec un budget serré : ainsi, l’an dernier, deux exposants n’ont pas pu participer pour des raisons financières. Ils seront de retour au Salon de cette année, mais la logistique nécessaire à l’organisation d’un évènement d’envergure à Toronto demeure coûteuse pour tout le monde.

Le fond du problème réside dans la diminution de l’achalandage. Comment y remédier? « On essaie toutes sortes d’activités et de trouver d’autres façons de présenter le livre », explique Valéry Vlad. Sans pour autant mettre de côté le livre papier, une de ces voies consiste à mettre à profit la technologie pour tenter d’intéresser les adolescents. De plus grands efforts sont également investis dans la promotion afin d’attirer les adultes, une clientèle qui fait défaut tant, chez plusieurs, l’image du Salon est associée à la littérature jeunesse et scolaire. Jusqu’ici, malheureusement, les résultats ont été mitigés.

Les membres du conseil d’administration peuvent néanmoins se réjouir que les exposants soient au rendez-vous. Cette année, le Salon affiche complet à cet égard et ils ont même dû en refuser. Mais tant que les visiteurs ne viendront pas en plus grand nombre, la survie à long terme de cette célébration du livre sera compromise. C’est pourquoi l’assistance a fait quelques suggestions à propos de la publicité qui devrait entourer le Salon et Valéry Vlad a invité la communauté francophone à poursuivre ce dialogue en communiquant ses idées par le biais du site web du Salon du livre.

Quant au rapport financier, il fut adopté sans controverse et, au moment des élections, une passionnée des livres est venue gonfler les rangs des administrateurs : Happie Testa, propriétaire de la librairie Mosaïque. Cependant, le poste de trésorier est demeuré vacant.

L’avenir du Salon du livre de Toronto demeure préoccupant mais l’enthousiasme et la compétence y sont toujours présents pour veiller à sa survie. Ne reste plus aux francophones qu’à profiter de cet évènement propice à l’achat d’un cadeau à l’approche des Fêtes.

PHOTO: L’assistance a soutenu le conseil d’administration par de nombreuses suggestions.