Un forum réunissant les acteurs de la santé en Ontario s’est tenu le vendredi 12 avril à Toronto. L’occasion de mettre en commun des expériences et de se retrouver autour de la problém
En matière d’accès à la santé, le combat pour les services en français est un combat de longue haleine, un combat sans failles, un combat qui demande de l’inventivité et du don de soi. Un combat qu’il vaut mieux ne pas mener seul, et c’est pour cela qu’il est utile d’organiser de temps en temps des forums qui permettent à tous les intervenants et à tous les acteurs du monde de la santé en français d’échanger leurs impressions, leurs expériences et leurs contacts de manière à bâtir un réseau de partenariats. Un réseau concret, mais également un réseau de soutien moral. Ceux qui luttent pour l’accès à la santé en français ne sont pas seuls.
Le Réseau des Intervenants francophones en santé et en services sociaux de l’Ontario (RIFSSSO) a organisé le vendredi 12 avril un forum sur le thème des « partenariats –rassembleurs » qui a réuni de nombreux acteurs du monde de la santé en Ontario.
Il a été question d’explication de la Loi sur les services en français, ainsi que des modalités de partenariats avec des organismes anglophones. Pour François Boileau, commissaire aux services en français : « Il faut expliquer aux partenaires anglophones et francophones qu’il faut travailler ensemble pour le bénéfice des populations. » Expliquer notamment que « les francophones ont des besoins spécifiques. Il faut que les organismes se mettent dans la peau des clients. L’intérêt du client prime sur l’intérêt des organismes. » Il a souligné « l’importance de l’offre active, pour que les francophones se sentent confortables de demander des services ».
De son côté, Gilles Marchildon, président de l’ACFO et directeur général d’Action Positive VIH/Sida, pose la question de l’assimilation, en cas de partenariat avec des organismes anglophones : « Comment faire en sorte que les partenariats avec les anglophones ne mènent pas à l’assimilation? » Selon lui, les partenariats avec des organismes anglophones ont conduit à ce problème dans le domaine de l’éducation. « Le forum a apporté des pistes de réflexion », a-t-il précisé.
Pour la plupart des participants, ce forum est aussi l’occasion de tisser des liens, et d’échanger des impressions et des idées. Joyce Irvin des Centres d’Accueil Héritage a mentionné qu’elle avait bien aimé le « partage de l’information dans une ambiance amicale et informelle. » Quant à Léopoldine Wauthier, vice-présidente de Franco-Queer, elle a trouvé le forum « intéressant, surtout au niveau des partenariats et des rencontres. C’est intéressant de voir d’autres défis dans d’autres régions en Ontario. » Une impression partagée par Lumembo Tshiswaka, du Conseil ontarien des organismes au service des immigrants, tout heureux de rencontrer autant de francophones : « les francophones sont difficiles à trouver. Il faut pratiquement aller les chercher. »
En tous cas, ils étaient là. Il est parfois difficile de s’y retrouver dans le maillage administratif des services en santé en Ontario. Ce type d’évènement permet de mettre des visages sur des sigles, et de voir que la santé est un combat collectif.
Photo : De nombreux acteurs du monde de la santé en Ontario ont participé au forum.