Les nouveaux arrivants ont souvent dans leurs bagages un diplôme collégial ou universitaire, et de l’expérience sur le plan professionnel dans leur pays. Ces expériences et connaissances ne peuvent qu’être bénéfiques pour les employeurs canadiens. Pour aider ces immigrants à comprendre le marché du travail, le système canadien et la politique ici en Ontario, le Club canadien de Toronto et le Collège Boréal présentent depuis décembre dernier une série d’ateliers en ligne intitulée Intégration 360.

L’atelier du 23 février dernier portait sur l’engagement civique (2e partie) avec comme invitées Michelle Boileau, conseillère municipale de Timmins dans le nord-est de l’Ontario et Dominique O’Rourke, conseillère municipale de Guelph dans le Sud-Ouest de la province.

Le conférencier et animateur de l’atelier était Marc Despatie, directeur des communications, de la planification stratégique et des relations gouvernementales au Collège Boréal.

M. Despatie a expliqué d’entrée de jeu les divers paliers de services municipaux, que les élections municipales ont lieu tous les quatre ans et que les prochaines sont prévues le 24 octobre 2022. Les conseillers municipaux ne représentent pas des partis mais les électeurs de leur quartier, contrairement aux élections provinciales ou fédérales pour lesquelles les électeurs votent pour un parti [et un premier ministre]. Il a ensuite offert un aperçu des exigences pour avoir droit de vote au niveau municipal et a décortiqué les taxes scolaires.

L’animateur a demandé aux deux conseillères municipales quelle était leur motivation à se présenter aux élections municipales?

« Après avoir voyagé après mes études pour faire du bénévolat au Guatemala, je suis revenue vivre dans ma ville natale et je me suis rendu compte qu’il y avait de nombreuses opportunités qui s’ouvraient devant moi, raconte Mme Boileau. En discutant avec des amis et des citoyens, je comprenais que pour améliorer la qualité de vie à Timmins, j’ai décidé de me lancer en politique et de rencontrer les gens dans les cafés du quartier pour amasser assez de signatures pour les élections municipales de 2018. »

Pour Dominique O’Rourke, c’est la parité hommes-femmes qui l’a interpellée. « Ce qui m’a poussée à me lancer en politique municipale, c’est d’obtenir plus d’équité dans la représentativité politique pour les femmes, dit-elle. C’est alors que je me suis dit pourquoi pas moi! Je n’avais aucune expérience en politique municipale mais je me suis lancée tête première. Notre rôle en est un de conseil d’administration où l’on vote pour accepter des rapports, le budget municipal, des lois et règlements municipaux, etc. Mais d’abord et avant tout, je représente les résidents de mon quartier pour qui je transmets leurs préoccupations et besoins au niveau du Conseil pour améliorer leur qualité de vie. »

Et quel est le rôle des municipalités dans le dossier de l’immigration?

« Il y a une pénurie de travailleurs dans notre région et le nombre de résidents est à la baisse, admet Mme Boileau. Notre communauté est vieillissante comme bien des villes du Nord de l’Ontario et les jeunes quittent pour de meilleures opportunités d’études ou d’emploi. « L’immigration nous aide à recruter des contribuables, dont nous avons grand besoin, et combleront les emplois. Nous devons mettre en place des structures et des services pour devenir une communauté plus accueillante. En tant que communauté, si l’on veut s’assurer que Timmins soit toujours une ville vibrante où il fera bon vivre dans 50 ans, nous devrons accueillir de nombreuses familles issues de l’immigration. C’est inévitable! »

Les municipalités ont de la difficulté à recruter du personnel qualifié pour occuper les postes disponibles. C’est l’une des raisons pour lesquelles les villes favorisent de plus en plus l’immigration.

PHOTO – Dominique O’Rourke