De l’opinion même du spécialiste des services en français de la Bibliothèque publique de Toronto (TPL), Peter Kupidura, « Avoir pareille affluence pour un événement francophone en intérieur à Toronto, c’est exceptionnel! Des personnes sont venues de loin pour y assister. »
L’évènement en question est la projection, le 19 novembre dernier, du film français Sage femme du réalisateur Martin Provost, à laquelle une soixantaine de francophones et francophiles cinéphiles ont répondu présent.
Choisi par Marcelle Lean, fondatrice et directrice artistique de Cinéfranco, le long métrage a été projeté dans le cadre du programme Place au cinéma initié par Cinéfranco, en partenariat avec la TPL qui a mis à disposition sa salle de projection Beeton Hall pour l’occasion.
Pour ceux qui ne connaissent pas Martin Provost, c’est sous l’œil de la caméra de cet écrivain et cinéaste qu’a été tourné en 2008 le célèbre film Séraphine qui, pour rendre à César ce qui appartient à César, avait raflé 8 Césars dont celui du meilleur film.
Toutefois, revenons à notre pellicule, car si le pitch s’impose, le commentaire se propose! Sage femme (sans trait d’union) met en scène un face-à-face émouvant et longtemps attendu entre deux grandes Catherine du cinéma français, Catherine Deneuve dans le rôle de Béatrice et Catherine Frot dans celui de Claire. Cette dernière est une sage-femme à l’existence sage et monotone, jusqu’à ce que déboule dans sa vie Béatrice qui, à l’opposé, mène une vie trépidante avec pour seul leitmotiv le plaisir. Béatrice est l’ex-amoureuse du défunt père de Claire. Elle est atteinte d’un cancer incurable et souhaite renouer avec celle-ci.
S’en suit une confrontation humainement profonde captée par une caméra très douce, légère jusqu’à l’effacement. Il faut dire que Martin Provost est passé maître en la matière, celle de dresser le portrait de personnalités féminines compliquées et touchantes.
Cependant, ce qui a fait les choux gras de la presse spécialisée, ce sont les scènes, à la frontière du réel, filmées en mode documentaire par le réalisateur, sans triche, pures tel un nouveau-né. Un choix qui n’a pas fait l’unanimité, mais qu’on a trouvé judicieux tant il est dans la droite ligne de la profondeur.
Si preuve en faut, pour jouer ce rôle, Catherine Frot a suivi une formation de sage-femme pendant six mois et cela est très palpable à l’écran, c’est dire le souci du détail et la puissance des moments.
Enfin, nous tenons à rappeler qu’on ne se prétend pas critique cinéma, on donne juste un avis, et si la critique est sacrée, l’avis est libre!
SOURCE: Soufiane Chakkouche