Si vous aviez demandé aux quatre panélistes présentes lors de l’événement organisé par Oasis, le 21 novembre dernier, « Quel est l’ennemi public numéro 1 de l’entreprenariat féminin? », elles vous auraient répondu à l’unisson : « Le Mindset ». Si vous y aviez été également, vous n’auriez rien trouvé de surprenant à cela. En effet, organisée dans le cadre du programme Tremplin et tombant à point nommé en pleine semaine de l’entreprenariat, la rencontre avait pour thème « Le Mindset de l’entrepreneure, la clé du succès ».
Pour faire court, le fameux Mindset entrepreneurial dont il est question dans le jargon des femmes et hommes d’affaires peut se traduire par l’état d’esprit, ou la façon de penser qui transpire à travers les pores béants des attitudes et des actions de chacun. Oui, cela se travaille, et c’est dans cette optique que les intervenantes ont été invitées. « C’est aussi pour cela que ce programme existe : il permet de rencontrer et d’échanger avec un panel de femmes entrepreneures francophones qui ont réussi en affaires, des femmes qui mettent leur savoir et leur expérience à disposition des participantes, et ce en même temps et sous un même toit », nous explique Ines Benzaghou, consultante et chargée du programme Tremplin.
Pour rappel, Tremplin œuvre à la formation des femmes à l’entrepreneuriat afin d’aider ces dernières à acquérir leur autonomie financière en lançant leur entreprise.
Pour celle qui porte la sagesse dans son regard, Gabriela Casineanu, auteure primée et fondatrice-présidente de Thoughts Designer,« L’une des plus importantes difficultés à surmonter dans l’entreprenariat est la peur, et pour relativiser ce sentiment inhibiteur, la méditation peut s’avérer être une bonne solution ». Même son de cloche pour celle qui porte ses ambitions entre les traits de sa jeunesse, Lilia Khodja, présidente et fondatrice d’EPI qui évoque le phénomène en ces termes : « La peur dans ce domaine est celle du changement, à plus forte raison chez les femmes ». Quand à celle qui porte son nom sur les épaules, Rajaa Belle, coach de vie et conférencière en motivation, elle estime que « Les regrets vous hantent encore plus fort que la peur ». Reste celle qui porte sa réussite à bout de bras, Assiatou Diallo, directrice générale de Taab Cleaning et nouvelle présidente du MOFIF : « Pour réussir en affaires, il faut d’abord commencer par rêver, puis y croire fort. Pour ma part, je ne pense pas aux problèmes mais seulement aux solutions ».
Quatre visions donc, quatre expériences dont le public, nombreux et constitué à 95 % de femmes (bien évidement), s’est abreuvé avec une attention que rêve d’obtenir tout professeur de la part de ses élèves.
Cette initiative est d’autant plus louable que – ce n’est un secret pour personne – il y a un grand déficit de femmes francophones dans le monde de l’entreprenariat, en Ontario en particulier, comme dans le paysage politique. Toutefois un questionnement turlupine toujours notre boîte crânienne : qu’est-ce la réussite? Est-ce l’argent, le pouvoir, la célébrité, tout cela à la fois, ou simplement être en harmonie avec soi-même?
PHOTO: Quatre expériences qui ont fasciné le public.
SOURCE: Soufiane Chakkouche