Le titre de sa conférence était un peu trompeur : « Alzheimer : quoi de neuf? » En effet, le Dr Guy Proulx, conférencier aussi connu qu’apprécié, n’avait pas l’intention de focaliser sa présentation sur la maladie d’Alzheimer, un problème important mais qui occulte les autres troubles neurodégénératifs dont il faudrait parler davantage. C’est ce à quoi il s’est attelé le 16 octobre dernier à l’occasion d’une rencontre organisée par Retraite active de Peel et à laquelle ont participé plus de 30 personnes.
Mettre constamment l’accent sur la maladie d’Alzheimer peut induire en erreur car il existe une cinquantaine de maladies plus ou moins similaires qui peuvent affecter les aînés. Ceux qui ont été soulagés d’apprendre, suite à des tests de dépistage, qu’ils ne sont pas atteints de la maladie d’Alzheimer ne devraient donc pas baisser la garde. Qui plus est, il n’y a pas que la mémoire qui puisse se dégrader avec l’âge : l’attention, le raisonnement, l’équilibre, la capacité de s’exprimer, la qualité du sommeil, etc. Un éventail de symptômes caractérise la longue liste de troubles de démence dont le Dr Proulx a fait un survol : maladie de Huntington, de Creutzfeldt-Jakob, de Parkinson, syndrome de Wernicke-Korsakoff, dégénérescence avec les corps de Lewy et bien d’autres.
Malgré ce portrait inquiétant, il y a néanmoins de l’espoir. Ainsi, dans les années 1990, le taux de prévalence de la démence chez les gens de 65 ans et plus était de 8 %. Il est aujourd’hui de 6,4 %, une diminution qui s’observe même chez ceux âgés de plus de 85 ans, le groupe le plus affecté par ce type de trouble du cerveau. La prévention et une plus grande conscientisation ont joué un grand rôle dans la diminution du nombre de cas de démence, et il y a encore place à l’amélioration car un cas sur trois peut être prévenu. C’est en menant une vie plus saine qu’il est possible de faire approcher « l’espérance santé » – un concept cher à Guy Proulx – de l’espérance de vie.
La conférence comportait une dimension assez technique, le Dr Proulx s’attardant à décrire le fonctionnement du cerveau et les effets de la maladie d’Alzheimer sur celui-ci. Il est parfois difficile de différencier une maladie d’une autre, mais en ce qui concerne l’Alzheimer, les recherches sont abondantes et ont permis d’identifier 36 mécanismes qui mènent à son développement.
Mais peu importe la maladie, l’important est de veiller à un diagnostic précoce afin que le malade ait le temps de se préparer avant l’apparition des symptômes. La société, en général, devrait d’ailleurs entreprendre une réflexion sur le vieillissement et se doter de façons de faire propre à assurer une meilleure santé des aînés. Bien que le gouvernement fédéral se soit doté, l’an dernier, d’une première stratégie nationale sur la démence, la population ne devrait pas uniquement s’en remettre à l’État mais prendre d’elle-même certaines initiatives au plan individuel et collectif. Les personnes âgées et leurs proches peuvent mettre sur pied des activités, des réseaux d’entraide et des services qui les aideront à créer des communautés où les aînés demeurent actifs et en santé le plus longtemps possible.
Parmi toutes les recommandations faites par le Dr Guy Proulx, il en est une qui lui sied très bien : adopter une perspective positive face au vieillissement! Les membres de Retraite active ont depuis longtemps mis en pratique ce conseil et le calendrier de l’organisme regorge d’activités jusqu’à la fin de l’année.
PHOTO : Le Dr Proulx a offert une conférence pleine d’entrain.