Richard Caumartin

Du 15 au 17 octobre, à l’hôtel Fairmont Royal York à Toronto, l’organisme La Passerelle I.D.E. présentait sa deuxième édition de la conférence Résolutions 2024 : Vaincre le racisme ensemble. Cette conférence bilingue, placée sous le thème « Les technologies émergentes et la lutte contre le racisme », était l’occasion de débattre des enjeux actuels liés à l’impact du numérique dans la lutte contre le racisme systémique.

La pré-conférence a eu lieu le 15 octobre alors que des représentants de La Passerelle sont allés, avec une délégation d’une trentaine de personnes, visiter la chapelle de Salem à St. Catharines, retraçant trois siècles d’histoire des Noirs au Canada et soulignant le rôle de Harriet Tubman dans la région. Militante américaine en faveur de l’abolition de l’esclavage des Afro-Américains, puis militante contre le racisme et féministe, Mme Tubman s’est échappée de l’esclavage dans le sud des États-Unis et est devenue une abolitionniste de premier plan jusqu’à la guerre de Sécession.

L’ouverture officielle de la Résolutions 2024 a eu lieu le lendemain dans l’Imperial Ballroom de l’hôtel en présence de la lieutenante-gouverneure de l’Ontario, Edith Dumont. Cette année, les quelque 17 conférenciers ont échangé sur le thème principal de l’événement. « Mme Dumont nous a félicités pour Résolutions 2024, une plateforme importante pour discuter des vraies questions sur le racisme systémique », raconte la directrice générale de La Passerelle, Léonie Tchatat.

« Il a été question des problèmes de racisme systémique liés aux nouvelles technologies. Cette première journée a mis l’accent sur plusieurs angles en ce qui concerne l’importance de commencer dès maintenant à travailler sur l’élimination de toutes les différentes barrières systémiques, ajoute Mme Tchatat. Une réalité sur laquelle nous devons réfléchir à savoir comment nous pouvons travailler à l’intérieur de ce phénomène et reconnaître qu’il faut respecter les droits humains dans tout ce processus technologique. Ils ont offert beaucoup de contextes et ont lancé vraiment des messages très forts. »

Le lendemain, d’autres conférenciers ont pris la parole et les discussions ont été très « interactives », selon Mme Tchatat. Vers la fin, les intervenants ont discuté de solutions et de résolutions, tout en offrant quelques recommandations.

« L’une d’elles a été la formation d’un comité pour essayer de vulgariser cela pour nos communautés noires et racialisées qui sont déjà très en arrière avec l’évolution des nouvelles technologies et qui vivent dans des situations précaires. Ce comité développera des outils de campagne de sensibilisation pour les aider et travaillera avec les organismes dirigés par les Noirs ou nos alliés qui croient en l’éradication du racisme et des injustices sociales. Ils travailleront ensemble pour développer une stratégie afin de préparer les communautés racialisées à être au même niveau et conscientisées sur les changements et l’impact des nouvelles technologies dans leur vie. »

Puis ce soir-là, les discussions ont fait place à une soirée de reconnaissance et remise des Prix Gemmes à quatre personnalités, soit Hosni Zaouali (éducation), Chantal Dugas (économie), la sénatrice Bernadette Clément (politique) et Daniel Cayen (réalisation de toute une vie) pour avoir contribué de manière remarquable à la lutte contre le racisme.

Enfin, dans le cadre de la dernière journée, des panels d’experts ont abordé les enjeux stratégiques de la lutte contre le racisme dans un contexte où les nouvelles technologies jouent un rôle de plus en plus déterminant. Pour clôturer ces trois jours d’activités, Alex Ihama, stratège reconnu et conférencier, directeur général du Congrès canadien, a lancé un appel à l’action contre le racisme.

Photo (La Passerelle) : De gauche à droite : Chantal Dugas, Daniel Cayen, la sénatrice Bernadette Clément et Léonie Tchatat.