Le Métropolitain

Regrouper, renforcer et réclamer : la stratégie de l’ACFO-TO

L’ACFO-TO Toronto se cherche encore. La preuve, elle est seulement sur le point de se débarrasser du passif de l’ancienne administration. Au cours de la dernière année financière, elle s’est en effet découvert une « dette surprise » dont les membres du conseil d’administration ignoraient tout au moment où l’organisme fut repris il y a deux ans.

Cette « dette surprise », contractée à l’Agence du revenu canadien à l’issue d’une possible « erreur administrative » fut le « cadeau de bienvenue » du trésorier Patrick Boily. Élu à l’issue de l’assemblée générale annuelle de 2012, l’une de ses premières sorties fut un rendez-vous un peu tendu avec l’Agence du revenu canadien. Outre cette péripétie, qui aurait pu plomber un organisme avec moins de ressources mentales, à défaut de ressource pécuniaire, l’ACFO continue son travail de reconstruction. D’ailleurs, l’ensemble des dettes de l’association devraient être un mauvais souvenir dans un an. Et, comme s’est exclamé Gilles Marchildon, président de l’association, « ça tient du
miracle ».

D’un point de vue plus politique, l’action de l’ACFO s’est surtout dirigée sur le plan municipal. Il fut question de donner à l’association un mandat de conseil, mais les tractations avec la municipalité semblent difficiles. Toutefois, il semble que l’idée fasse son chemin, surtout si l’on considère que rien n’a vraiment remplacé le Comité français de la Ville de Toronto (CFVT), dissous dans les faits. D’ailleurs, le jeudi 21 novembre, le comité de gestion de la Ville a reçu l’ACFO et a décidé de recommander au Conseil de ville le rétablissement du CFVT. Une première grande victoire pour l’association.

Enfin, l’ACFO-TO a réaffirmé sa stratégie des « 3R », à savoir « regrouper – renforcer – réclamer ». Regrouper en continuant coûte que coûte à entretenir l’idée d’un quartier francophone, en attendant les hypothétiques résultats d’un sondage organisé par CHOQ-FM il y a de cela plusieurs années. Ou encore en ne laissant pas mourir l’idée d’une Maison de la Francophonie de Toronto. « Renforcer » englobe toute la phase de reconstruction de l’ACFO-TO et « réclamer » comprend l’action militante de l’organisme.

Signe des temps, à l’issue de l’AGA, les élections ont donné lieu à un scénario assez peu habituel dans le monde des organismes francophones. Il y eut en effet plus de candidats au conseil d’administration que de places disponibles, une grande première. Le vote fut donc chargé d’un réel enjeu et montre surtout l’intérêt pour l’ACFO. « Il y a deux ans, on ramait pour avoir des candidats », soufflait Céline Saday, vice-présidente et responsable des communications à l’ACFO-TO. Un secteur en pleine floraison puisque le site internet a été refait et que l’organisme est présent sur les réseaux sociaux, en particulier Twitter.

Les nouveaux membres et les anciens ont donc devant eux une feuille de route claire, mais difficile à réaliser : rassembler, renforcer, réclamer.

Photo : Le conseil d’administration. De gauche à droite : Guy Lucas, Richard Kempler, Céline Saday, Patrick Boily, Thomas Gallezot, Mahoua Konaté. Devant :  Gilles Marchildon et Fatima Zadra.

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