Reflet Salvé organisait le 6 juin dernier un groupe de discussion intitulé « Ne soyez plus spectateurs mais acteurs dans l’évolution des services de santé en français ». Cette soirée a permis à l’organisme francophone d’identifier les priorités et les besoins des francophones concernant les services de santé en français.

Au programme : questionnaire portant sur les cinq priorités ministérielles : les soins de santé primaires comportant la maladie chronique, la santé mentale, les soins à domicile et en milieu communautaire ainsi que les soins de longue durée. L’objectif de ce questionnaire était double : savoir s’il répondait aux attentes et aux besoins des participants et voir si ces derniers s’identifiaient bien aux questions qui leur étaient posées.

La deuxième partie de la soirée a été consacrée au débat sur ces deux questions : Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face dans l’accès et l’accessibilité aux services de santé en français? et Est-ce que vous demandez des services en français?

Les participants ont répondu qu’ils demandaient effectivement des services de santé en français au moment de se faire soigner mais qu’ils étaient souvent orientés vers les services anglophones. « Tu perds espoir », a confié l’un deux. Il est ainsi plus rapide pour certaines demandes médicales d’être servi en anglais car le délai d’attente est moins long. Les neuf francophones présents ont soulevé d’autres points intéressants :

 

Une absence de continuité de services : les patients ne sont pas suivis de A à Z en français. Par exemple, le patient voit un médecin francophone, mais les résultats d’analyses sanguines sont en anglais.

Un manque de praticiens francophones : aux urgences, il est souvent impossible d’être servi par un médecin francophone, mais il est quand même possible de demander à avoir un interprète.

La validation des acquis : les professionnels formés à l’étranger n’ont pas de diplômes reconnus et ne peuvent pas exercés dans le corps médical canadien.

Les patients comprennent mal la navigation du système de santé ontarien : dans leur pays d’origine, ils peuvent aller voir un spécialiste directement alors qu’en Ontario il est nécessaire que le médecin généraliste réfère le patient à un spécialiste. De plus, lorsqu’elles n’ont pas de médecin de famille, certaines personnes iront aux urgences, dans une clinique sans rendez-vous ou s’auto-médicamenteront, ce qui peut avoir des effets néfastes sur leur santé.

Instabilité des services en français : démission de médecin, subvention non renouvelées.

Disparité géographique : certaines zones géographiques sont mieux loties que d’autres quant au nombre de praticiens.

 

Quoi faire en Ontario? Un des participants a donné l’exemple de la France qui a créé un programme intergénérationnel. Les étudiants vont vivre chez les personnes âgées gratuitement; en échange, ils doivent s’occuper de faire les courses et autres taches. Pour l’un des francophones présents, il serait bien de développer ce type d’échanges au Canada car les loyers peuvent être très chers. Par contre, il faut faire attention à ce que ces programmes intergénérationnels s’alignent avec ceux qui sont déjà existants.

Pour l’organisme. il était essentiel que la communauté donne son avis sur l’accessibilité des soins et ainsi qu’elle ne soit plus spectatrice mais actrice de son évolution.

 

PHOTO: Les participants au groupe de discussion