C’est au Studio Glenn Gould que s’est tenue, le mercredi 23 octobre, la cinquième assemblée publique annuelle de CBC/Radio-Canada. Près de 300 personnes s’étaient déplacées au 250, rue Front à Toronto, pour assister aux débats, également accessibles via Internet et Twitter. Devant une salle comble, Rémi Racine, président du conseil d’administration, a présenté les nouveaux membres dudit conseil, dont Viviane Bercovici et Ted Boyd, présents dans la salle, ainsi que Maureen McCaw, en lien depuis Edmonton. M. Racine a réitéré le souci de CBC/Radio-Canada de coller au plus près à l’évolution numérique de la société, un des points principaux du plan stratégique quinquennal pour 2015. Il a également insisté sur la volonté de la chaîne d’être plus près des différentes communautés : « Nous faisons partie des communautés que nous servons et nous voulons être le lieu commun d’échanges d’idées, de valeurs et de rêves. Nous cherchons à créer une relation personnelle avec chacun de nos auditeurs ».
Hubert T. Lacroix, président-directeur général de CBC/Radio-Canada, a abondé dans ce sens : « Nous avons organisé des conférences dans toutes les provinces, nous voulions offrir un espace public où les communautés pourraient se rassembler et partager leurs histoires sur la Canada. Nous avons créé des liens ». M. Lacroix a également mis l’accent sur l’importance des nouvelles technologies, spécialement en ce qui concerne la radio. « Auparavant, la radio était considérée comme une source d’information à sens unique, explique-t-il.
Aujourd’hui, elle est devenue un instrument de discussion et de dialogue. L’auditeur fait souvent partie de l’émission, au même titre que l’animateur. Les nouveaux outils numériques nous permettent d’engager la conversation en temps réel avec les Canadiens; ils complètent et améliorent l’expérience radio, comme nous ne l’aurions jamais imaginé auparavant. »
Suzanne Morris, vice-présidente et chef de la direction financière, a ensuite pris la parole. Celle-ci a expliqué que les revenus 2012-2013 ont été plus faibles qu’en 2011-2012, à cause du lockout du hockey. « Notre gestion responsable des dépenses a cependant permis d’enregistrer une augmentation modeste du résultat net pour l’exercice 2012-2013, a expliqué Mme Morris. Au premier trimestre de 2013-2014, les revenus ont globalement augmenté de presque 0,1 %. Les revenus publicitaires ont affiché une hausse en raison des auditoires qui ont été nombreux à regarder le hockey. Comme prévu, les dépenses ont baissé de 11 %, à la suite de nos compressions budgétaires. »
Est ensuite venue l’heure d’une discussion intitulée Comment les technologies enrichissent-elles la conversation à la radio?, en présence de cinq figures majeures de CBC/Radio-Canada : Matt Galloway, Rebecca Makonnen, Steve Patterson, Jean-Sébastien Bernatchez et Anna Maria Tremonti. Les cinq animateurs ont tous appuyé l’importance de nouvelles technologies, tel Twitter, pour agrandir et améliorer la relation avec les auditeurs. Même si les nouvelles technologies peuvent représenter une certaine forme de concurrence, leur intégration au métier de la radio est indispensable, afin de proposer une plus grande liberté dans la façon de consommer la radio ainsi que d’améliorer le contenu même des émissions. En somme, la radio doit être complémentaire avec ce qui existe sur Internet, les nouvelles technologies apportant une indéniable valeur ajoutée, même s’il faut faire attention à ce qu’elles ne « cannibalisent » pas la radio, selon Rebecca Makonnen.
Photo : Mark Kelley et Catherine Lafrance (debout); de gauche à droite (assis) : Matt Galloway, Rebecca Makonnen, Steve Patterson, Anna Maria Tremonti et Jean-Sébastien Bernatchez.