Il court toujours! Et pour preuve, cette 22ème édition du festival Cinéfranco qui se déroulera du 22 au 30 novembre 2019 au cinéma Hot Docs Ted Rogers de Toronto est marquée par le retour du populaire « Courts toujours ». Il s’agit de neuf courts métrages franco-ontariens qui sont revenus se greffer à la programmation de cette année.
En tout, ce sont 31 films, dont 22 longs métrages en provenance du Canada, de la Belgique, de la France, du Maroc et du Rwanda qui seront projetés durant ces 10 jours pour le bonheur des cinéphiles francophones et francophiles.
Il revient donc de loin, et ce n’est pas Marcelle Lean, fondatrice et directrice artistique du Cinéfranco qui va nous contredire. « En 2015, on a failli s’effondrer parce qu’on a perdu les subventions gouvernementales de l’Ontario. On a été littéralement ramassé à la petite cuillère par l’Alliance française qui nous a permis d’utiliser leur théâtre dans le but de soutenir et maintenir le festival. À partir de là, on s’est redéveloppé petit à petit pour passer de 16 projections en 2015 à 22 aujourd’hui, hormis les neuf courts métrages », nous confie-t-elle.
Et, parce qu’une bonne nouvelle ne vient jamais seule, les organisateurs n’ont eu de cesse de le marteler : le programme de cette année comprend quatre premières mondiales, cinq premières nord-américaines, une première canadienne, dix premières du Canada anglais, deux premières ontariennes et quatre premières torontoises. Voilà! Le zoom avant est fait!
Toutefois, ces derniers ont omis d’informer le public que le thème de cette édition, à savoir « Vive la famille », n’a à première vue pas été respecté par l’ensemble des films programmés. À vrai dire, et afin de rendre à César ce qui appartient à César, la plupart de ces œuvres cinématographiques célèbrent la famille mais subtilement, comme seul l’art sait le faire, à l’image du documentaire du réalisateur Claude Guilmain intitulé « Sur la corde raide » et qui passe à la loupe les raisons du refus du Canada d’intervenir en Irak en 2003. « J’ai un demi-frère soldat qui a fait deux tours avec les forces militaires canadiennes en Afghanistan et je peux vous affirmer que lorsqu’un pays décide de participer à un conflit militaire, ce sont les familles qui y vont et non les politiciens. C’est un lien un peu obscur avec le thème du Cinéfranco mais assez concret selon moi », nous explique le cinéaste.
En plus clair, le réalisateur franco-ontarien, Alex Loukos, nous confie à propos de son film « Périls » qui porte à l’écran, d’une manière bien singulière, une actualité dramatique : « Je ne suis pas certain qu’il y a un lien direct avec la famille dans mon film. La raison est qu’il y avait un désir de faire introduire plusieurs thèmes à la fois dans une pièce théâtrale fictive en un temps court et évocateur. C’est ce qui a, d’ailleurs, rendu l’écriture du scénario difficile avec plusieurs versions à la clé », une sorte de « chao créatif » en somme, pour reprendre les termes du personnage de Karim joué par Ziad Ek dans ce film.
Voilà! Tout est dit ou presque au sujet de cette avant-première de la programmation de la plus grande vitrine annuelle du 7ème art francophone au Canada anglais. Rendez-vous le 22 novembre prochain dans la salle obscure.
SOURCE: Soufiane Chakkouche
PHOTO: Marcelle Lean, fondatrice et directrice artistique du Cinéfranco