Pour son 15e roman, l’auteure et illustratrice Michèle Laframboise s’éloigne de sa passion pour la science-fiction et revient à un genre littéraire plus classique, qui fait la part belle aux intrigues. 

Paru le mois dernier aux éditions Vents d’Ouest, dans la collection ado, La reine Margot dépeint l’univers de Marguerite-Anouk Morand, une jeune fille atteinte d’un cancer. Elle évolue ainsi en milieu hospitalier, prête à sortir le nez de ses livres pour résoudre quelques énigmes. « La première idée m’est venue lorsque j’ai vu un clown thérapeutique dans un hôpital, dit Mme Laframboise. Le livre est une réflexion sur la maladie et ce qui peut être révoltant. »

Mais bien loin de la tristesse et de la noirceur, La reine Margot se veut avant tout humoristique. Transformer l’image d’un lieu de maladie, afin que les lecteurs puissent le voir sous un jour nouveau, semble être le mot d’ordre. « On y retrouve certains personnels que l’on ne voit jamais dans les séries télévisées, comme les auxiliaires, les bénévoles et même un cuisinier, ajoute-t-elle. C’est un hommage. »

Par ailleurs, la culture franco-ontarienne transparaît largement dans ses écrits : « Ça m’intéresse de mettre en avant l’identité franco-ontarienne, mais sans trop appuyer dessus. L’inspecteur Montfort par exemple est inspiré de l’ouvrage Montfort, la lutte d’un peuple de Michel Gratton, originaire de la province. » Un marqueur identitaire qui sera probablement beaucoup plus fort dans le prochain ouvrage : « Ça va vous sauter à la face, il y aura plein d’éléments franco-ontariens », annonce-t-elle avec énergie.

Lorsqu’on lui demande où elle va chercher l’inspiration pour La reine Margot, la réponse ne se fait pas attendre : « Une idée c’est comme une graine qui pousse, ça peut prendre plusieurs années pour germer. J’ai d’abord écrit quelques lignes, quelques pages, puis je les ai laissées de côté pendant longtemps, commente-t-elle. Puis je les ai reprises il y a deux ans ». Une initiative convaincante puisque cette œuvre a été bien accueillie par la critique lors de sa sortie le mois dernier.

Elle avoue cependant que cet engouement est en partie dû au fait qu’elle a choisi un autre genre de littérature que la science-fiction, qui est selon elle largement sous-estimée. « Ce sont des romans avec une saveur particulière, comme une crème glacée avec des brisures de chocolat », ajoute cette animatrice d’ateliers. Selon elle, ce désamour est dû à un préjugé, véhiculé par de mauvais films sur le sujet. « Dans les années 50-60-70, c’était plus populaire. Aujourd’hui, c’est le fantastique qui est plus apprécié. C’est plus facile à comprendre. »

Enfin, au-delà des genres, son but personnel est d’encourager les gens à être créatifs : « Quand je n’écris pas, je dessine. Ça permet d’inspirer la liberté et la créativité. Tout cela, ça se cultive », conclut-elle.