L’Université de l’Ontario français (UOF) et son Carrefour du savoir et de l’innovation ont accueilli l’équipe francophone de la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur les migrations et l’intégration de l’Université Ryerson pour un panel.

« J’espère que les réflexions nous ferons réfléchir au rôle de la ville de Toronto, du Centre-Sud-Ouest, pour continuer d’être une communauté accueillante dans un monde où l’on sait qu’il y aura de plus en plus de migrations pour toutes sortes de raisons », mentionne Pierre Ouellette, recteur de l’UOF.

Linda Cardinal, professeure à l’UOF et modératrice de la discussion, affirme que l’évènement est bien spécial, car il rassemble francophones et francophiles de l’Université Ryerson, partenaire de l’UOF depuis ses débuts.

« Pour approfondir cette relation, il n’y a rien de mieux que de mettre des chercheurs ensemble et développer un espace de dialogue autour d’un sujet comme celui-ci », explique Mme Cardinal.

Pour la panéliste Ánna Triandafyllídou, la question d’immigration et d’accueil est très personnelle, car elle l’a vécue avec sa famille. Elle se penche sur la question de la classification des migrants dans une hiérarchie qui n’a d’autre choix qu’opérer en exclusion. « Il y a les migrants choisis et disons moins choisis ainsi que le dilemme des travailleurs essentiels », précise-t-elle.

Dans les décisions du pays, elle aimerait s’assurer que le mérite civique d’un immigrant est correctement considéré. « Au Québec, les immigrants ont eu une contribution très importante dans le domaine de la santé et des soins », donne-t-elle en exemple. Elle espère que plus amples recherches pourront aider la bonne prise de décision face à ces dilemmes.

Younes Ahouga, chercheur au niveau postdoctoral, se penche surtout vers le rôle des organisations internationales en immigration. Il présente son projet de recherche sur l’application des pactes mondiaux sur les migrations et les réfugiés.

« Bien que pas contraignants, les pactes ont été accueillis de manière favorable, représentant une étape importante dans la prise en charge de la mobilité humaine », affirme le chercheur. Ses textes tentent d’éclaircir la manière dont il faudrait gouverner l’immigration et les réfugiés. Dans ses recherches, M. Ahouga espère étudier les dimensions nécessaires pour adopter des politiques publiques qui favorisent l’intégration et le phénomène migratoire.

Pour Souhail Boutmira, son intervention à la conférence représente sa première présentation en français! Sa recherche l’amène vers les Torontois, plus particulièrement les réfugiés qui sont commandités par des entreprises privées. « Les réfugiés du gouvernement n’ont pas accès aux mêmes avantages. Ils se retrouvent à Hamilton qui est une ville moins chère et qui a plus de centres d’accueil des communautés arabophones », observe-t-il.

L’invitée Florence Ngenzebuhoro, directrice générale du Centre francophone du Grand Toronto, est invitée à partager ses réflexions sur l’immigration à Toronto. Pour elle, un facteur d’intérêt est le flot constant d’identités et de questionnement qui accompagnent un immigrant.

« Ma carte de visite change en fonction de la situation : parfois, je suis Noire ou francophone ou immigrante ou mère », dévoile-t-elle de son expérience d’immigrante. Elle souligne, qu’au fond, les immigrants bénéficient le plus du support sur le terrain pour se bâtir une vie.

Photo : capture d’écran