« Ça vaut pas la peine de laisser ceux qu’on aime pour aller faire tourner des ballons sur son nez. Ça fait rire les enfants, ça dure jamais longtemps, ça fait plus rire personne, quand les enfants sont grands. » Qui ne connaît pas ces paroles, extraites de la célèbre Complainte du phoque en Alaska?

Trio acoustique au Randolph Theatre
Michel Rivard revient en ville après s’être absenté près de cinq ans de la scène torontoise à l’occasion du festival Francophonie en Fête. Pour ses retrouvailles avec le public de la Ville reine, l’auteur-compositeur-interprète a concocté un superbe trio acoustique qui promet un moment d’intimité et de poésie au Randolph Theatre de Toronto, le 23 septembre.
« Le public peut s’attendre à ce qui est ma formule préférée : un trio acoustique et un spectacle qui n’est pas coulé dans le bronze, observe l’auteur de Je voudrais voir la mer. Je veux faire des spectacles qui sont vrais, qui sont authentiques. »
Sur scène, l’artiste sera accompagné de deux de ses compères, des musiciens avec qui il joue depuis près de 40 ans. « C’est plus que de l’amitié, c’est de la télépathie », note l’artiste en riant.

Un artisan de la chanson
Entre succès incontournables, redécouvertes et réinterprétations, le concert promet de « surprendre », mais aussi de « rassurer » et entraînera le public sur les pas de celui qui s’est imposé comme l’une des figures incontournables de la scène musicale québécoise.
« J’ai toujours suivi mes états d’âme. Les gens savent qu’ils ne viennent pas voir un feu de paille, mais plutôt quelqu’un qui est là depuis longtemps. On va chez un ami pour passer un moment à côté de lui », explique celui qui est devenu un véritable artisan de la chanson.
Des états d’âme doux-amers qui, s’ils ne traduisent pas un trait de personnalité de l’optimiste chanteur, démontrent d’un attrait pour la chanson mélancolique.

« Les chansons en demi-teintes, c’est ce que j’aime le mieux. Ce qui me touche, ce sont les chansons mélancoliques. Elles ne nous dépriment pas, mais elles nous font dire : c’est la vie. »

« Chanter pour les communautés francophones dans le reste du Canada, c’est un grand plaisir »
De retour à Toronto après plusieurs années, l’auteur se prépare avec un grand plaisir à retrouver un public qu’il n’a pas l’occasion de voir aussi souvent qu’il le souhaite.
« Un de mes grands plaisirs dans ma démarche, dans ma carrière, est de me retrouver avec des francophones en dehors du Québec. Chanter pour les communautés francophones dans le reste du Canada, c’est un grand plaisir », dit Michel Rivard qui retient une excitation, une « fébrilité » particulière chez ce public que l’on retrouve « comme des gens qu’on aime, comme de la famille un peu plus éloignée ».

Laurence Stenvot