Les plus grandes villes de l’Ontario recevront des fonds pour les aider à accélérer les approbations des demandes d’aménagement, a annoncé, le mercredi 19 janvier, le premier ministre Doug Ford alors qu’il rencontrait des élus municipaux pour discuter des façons de s’attaquer à la crise du logement.
M. Ford a déclaré que son objectif pour le sommet était de proposer des moyens concrets pour permettre à davantage de familles d’acheter une maison.
« Bien que les solutions puissent sembler évidentes, leur mise en oeuvre demande beaucoup de travail acharné et de détermination, a-t-il déclaré en ouverture du sommet virtuel.
« Nous savons que nous devons mieux normaliser les processus et les procédures dans toutes les régions, et nous savons que nous devons améliorer la collecte de données et leur communication afin de mieux suivre les progrès afin de savoir où nous pouvons apporter des améliorations. »
Un nouveau fonds pour la simplification du processus d’approbation des demandes d’aménagement de 45 millions $ aidera les 39 plus grandes municipalités à approuver plus rapidement les demandes en matière de logements, a déclaré M. Ford. De plus, la province a indiqué qu’elle travaillera avec les municipalités pour développer une norme de données pour les demandes d’aménagement qui devrait réduire les délais.
La crise du logement en Ontario ne sera pas résolue du jour au lendemain, a noté le ministre des Affaires municipales et du Logement, Steve Clark, mais la suppression de formalités administratives peut aider à ce que soient construites davantage de maisons plus rapidement.
« Il n’y a pas de solution miracle, a-t-il lancé après le sommet.
S’attaquer à la crise de l’offre de logements en Ontario est une stratégie sur le long terme qui nécessite un engagement, une collaboration et une coordination sur le long terme. »
D’autres mesures nécessaires
Le gouvernement progressiste-conservateur attend un rapport au début de cette année d’un groupe de travail sur l’accessibilité du logement, qui a été nommé pour examiner des mesures visant à stimuler l’offre de logements locatifs et de propriétaires occupants, à réduire les formalités administratives et à proposer d’autres options pour résoudre les problèmes de logement.
M. Clark a déclaré que des modifications aux règles de zonage afin de permettre une plus grande densité font partie des nombreuses suggestions à l’étude.
Le maire de Barrie et président du caucus des maires des grandes villes de l’Ontario, Jeff Lehman, a déclaré que le nouveau fonds pour la simplification du processus d’approbation des demandes d’aménagement est apprécié, mais que des mesures supplémentaires sont nécessaires.
« La flambée des prix est si forte et la hausse des loyers est si élevée que nous allons avoir besoin de solutions plus substantielles pour résoudre le problème », a-t-il déclaré après le sommet.
« Nous pouvons toujours améliorer ou accélérer les processus, je pense, mais nous devrons être plus audacieux que cela si nous voulons faire une différence substantielle dans le coût réel du logement », a-t-il ajouté.
L’Ontario pourrait modifier sa politique fiscale pour créer des incitatifs à la construction d’appartements locatifs, a déclaré M. Lehman à titre d’exemple.
L’opposition néo-démocrate à Queen’s Park affirme qu’elle veut davantage de contrôle des loyers et des mesures pour aider les gens à acheter leur première maison, ainsi que des règles plus strictes pour les spéculateurs.
MM. Ford et Clark ont organisée une réunion dimanche dernier avec les municipalités rurales, éloignées et du Nord pour discuter de leurs défis spécifiques en matière de logement.
Les chiffres de l’énoncé économique de l’automne de l’Ontario montrent que depuis le début de 2021, les mises en chantier de maisons ont augmenté de 16 % par rapport à l’année précédente, et les mises en chantier de logements locatifs ont augmenté de 14 %.
Sur le marché de la revente, la frénésie a culminé en mars 2021 à un niveau record, avant de se modérer en septembre. Mais au cours de ce mois, le prix de revente moyen des maisons en Ontario était de 31,4 % supérieur au niveau de février 2020 avant la pandémie.
Le gouvernement a souligné les faibles taux d’intérêt, les revenus disponibles généralement plus élevés, le peu de nouvelles inscriptions et l’évolution des préférences en matière de logement pour expliquer la forte demande.
Des chiffres éloquents illustrant les marchés immobiliers en effervescence de la province se retrouvent également dans les revenus des droits de cession immobilière. En 2020-2021, l’Ontario a perçu environ 3,7 milliards $ en revenus provenant des droits de cession immobilière. En 2021-2022, le total devait monter en flèche à plus de 5 milliards $.
Le Toronto Regional Real Estate Board a révélé plus tôt ce mois-ci qu’un nombre record de 121 712 maisons avaient été vendues via son système MLS l’année dernière, soit une hausse de 28 % par rapport à 2020 et de près de 8 % comparativement au sommet précédent de 2016 qui était de 113 040 maisons.
Le prix de vente moyen en 2021 a atteint un sommet de 1,095 million $, en hausse d’environ 18 % par rapport au sommet de l’année précédente de 929 636 $.
SOURCE – La Presse canadienne