La moitié de toutes les grues au Canada se trouvent présentement à Toronto. Il y a un nombre fou de nouveaux développements qui ont continué même lors des plus stricts confinements de la ville. Et, en plus du vacarme en bruit de fond qu’ils causent, ces chantiers produisent énormément de poussière et de pollution, tous des ions positifs qui flottent autour de nous.
Les ions sont des molécules chargées négativement ou positivement qui se dégagent dans l’air et que l’on finit par avaler, ou plutôt respirer. Ici, les ions positifs, malgré leur nom, sont les méchants. Dans la nature, ils proviennent de la pollution de l’air, de la poussière, du vent, de l’humidité et des orages, mais aussi des électroniques, de la climatisation, des lumières fluorescentes, de la moisissure, et des produits chimiques de certains nettoyants et peintures. Les salles de photocopieurs sont particulièrement lourdes d’ions positifs.
En fait, les ions positifs et négatifs sont toujours présents, mais c’est lorsque la quantité des ions positifs est trop abondante comme lors d’un « mauvais vent » que le corps en ressent les effets. Avec plus de 80 ans de questionnement au sein de la communauté scientifique, plusieurs recherches démontrent les effets bien tangibles de l’exposition d’ions positifs, mais n’arrivent pas expliquer le phénomène.
Une recherche de BMC Psychiatry en 2013 révèle que les gens exposés à de d’importantes quantités d’ions positifs se sentent léthargiques avec des maux aux jointures, des difficultés respiratoires, une mauvaise concentration et des nausées.
Pour les Torontois en télétravail entourés d’une qualité d’air incertaine, c’est une mauvaise nouvelle. Pour Jayden Cox, qui vient d’emménager sur la rue King au centre-ville, la poussière est accablante.
« Parfois j’ai l’impression d’étouffer dans l’appartement tellement il y a de poussière. Je branche le ventilateur et je pars la douche », affirme-t-il.
En effet, l’eau qui frappe une surface dégage des ions négatifs dans l’air tandis que les ions positifs restent dans l’eau – c’est ce que la communauté scientifique surnomme l’effet Lénard. Puis, l’air chargé négativement fait tomber la poussière pour qu’elle puisse être ramassée plutôt que respirée.
Les lampes de sel de l’Himalaya, les fontaines d’eau intérieures et les plantes aident aussi au maintien d’ions négatifs dans l’air bien que le vrai remède c’est de se retrouver dans la nature.
Les forêts denses, les chutes d’eau et les plages ou simplement se retrouver sous la pluie offrent une bonne dose d’ions négatifs. « Je m’assure aussi de sortir fréquemment dans la nature loin de la ville », ajoute M. Cox.
Et que font ces ions négatifs alors? Une recherche publiée en 2018 dans le Journal international des sciences moléculaires confirme que les ions négatifs aident à réguler les habitudes de sommeil et l’humeur, réduire les symptômes de la dépression, améliorer les performances cognitives et inhiber la croissance de bactéries, virus et moisissures nuisibles comme le E. coli. Bref, une meilleure qualité de l’air engendre une meilleure qualité de vie. Ce n’est rien de trop fou.
SOURCE – Élodie Dorsel