Cet été, la cinémathèque TIFF Bell Lightbox fait une large place aux œuvres françaises en proposant une sélection de grands classiques du thriller ainsi que les rétrospectives de deux réalisateurs de renom : Jean-Pierre Melville et, présent aujourd’hui et demain à Toronto, Olivier Assayas.
Du 6 juillet au 3 septembre, 25 films en version originale occuperont la scène de crime sur la rue King. Le public retrouvera Alain Delon en sublime tueur dans Plein Soleil de René Clément, Michel Simon en coupable idéal dans Panique de Julien Duvivier, Yves Montant pour son premier grand rôle dans Le Salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot ou encore Jean Gabin, déserteur de l’armée dans Quai des Brumes de Marcel Carné.
Les spectateurs à qui il reste quelques ongles à ronger pourront suivre le trio criminel mis en scène par Jean-Luc Godart dans Bande à part ou mèneront l’enquête dans Tirez sur le pianiste de François Truffaut. Il faudra rester sur ses gardes, même au côté de Jean-Paul Belmondo dans L’Homme de Rio de Philippe de Broca, ou d’Isabelle Huppert, adolescente meurtrière dans Violette Nozière de Claude Chabrol.
Olivier Assayas vient présenter deux de ses films, ce soir et demain: L’Eau froide qui suit deux adolescents amoureux dans la tourmente de Mai 68 et Clean, l’histoire d’une femme qui doit renoncer à la drogue pour revoir son fils. Le réalisateur français échangera également avec le public lors des projections du Diable probablement de Robert Bresson et du Pélican de Gérard Blain. Sa venue introduit une rétrospective intitulée « Quelque chose dans l’air » avec ses 21 longs métrages et 6 courts métrages programmés jusqu’au 20 août. Olivier Assayas s’est imposé comme l’un des cinéastes contemporains les plus importants avec un travail esthétique et varié qui explore la révolte des jeunes, le terrorisme politique et l’intrigue d’entreprise.
Intitulée « Army of Shadows », la rétrospective dédiée à Jean-Pierre Melville s’étend du 29 juin au 19 août. Aimé par un large éventail de cinéastes, y compris John Woo, Martin Scorsese et Quentin Tarantino, il a donné au film noir ses lettres de noblesse, faisant le lien entre les cinémas américain et français, entre l’ancienne et la nouvelle vague. Sur les écrans du TIFF, on retrouvera, entre autres, L’Armée des ombres (1969), une représentation tendue et saisissante de l’honneur et de la trahison dans le monde clandestin de la Résistance française, The Red Circle (1970), avec un trio de braqueurs de luxe Delon-Montand-Volonté, Le Samouraï (1967), mettant en vedette Alain Delon, ici comme un assassin isolé, Léon Morin, prêtre (1961) avec un saisissant Jean-Paul Belmondo dans le rôle principal… Un bel hommage à l’occasion du centenaire du cinéaste.
Photo (DR) : L’Eau froide est projeté aujourd’hui en présence de son réalisateur, le Français Olivier Assayas, à la cinémathèque TIFF Bell Lightbox.