On se demandait bien s’ils allaient finir par éclore. Avec un printemps qui se faisait attendre, on s’inquiétait de savoir si les fleurs des cerisiers japonais de High Park allaient se risquer à faire étal de toute leur splendeur. On peut entendre un long soupir de soulagement quand les premiers bourgeons se sont ouverts récemment.
Comme le veut une tradition qui remonte à environ une dizaine d’années, beaucoup de Torontois originaires d’Asie se déplacent en famille pour admirer la beauté de ces arbres décoratifs et célébrer ainsi l’arrivée du printemps. Le week-end du 10 mai, on remarquait beaucoup de jeunes couples, téléphone intelligent en main, affairés à réaliser un égoportrait qu’on affichera sans doute sur Facebook ou bien qu’on enverra à la famille à l’autre bout du monde.
Caitlin Blain et Anna Davis ont mis leur grand chapeau pour se protéger des premiers rayons du soleil printanier pour venir pique-niquer parmi les cerisiers en fleurs. Il s’agit maintenant d’une tradition pour les deux amies puisqu’elles étaient déjà venues l’an dernier.
Le spectacle suscite un tel engouement que le petit sentier qui descend vers le petit étang est noir de monde le dimanche après-midi. Pour peu, les pauvres petits arbres ne survivraient pas à leur notoriété. Cette année, la Ville a placé une affiche demandant aux promeneurs de s’abstenir de grimper à leurs branches ou de cueillir leurs magnifiques petites fleurs blanches.
Les 34 cerisiers de High Park furent offerts par l’ambassade du Japon, une première fois en 1959 et une seconde en 2001. Depuis, d’autres cerisiers ont été plantés dans plusieurs parcs de la ville. Au Japon, la floraison des cerisiers est prétexte à des pique-niques en famille. Emblème national du Japon, la fleur de cerisier ou « sakura » symbolise la beauté éphémère ainsi que le renouveau. Les comptables enregistrent le début d’une nouvelle année financière et les enfants entament une nouvelle année scolaire.
À High Park, la floraison débute dans une fenêtre comprise entre la mi-avril et les premiers jours de mai. Elle dure environ deux semaines. Fragiles tout autant qu’ils sont beaux, les pétales peuvent être facilement balayés par un fort coup de vent ou bien une bonne giboulée. Les fleurs blanches formeront alors un immense tapis blanc aux pieds des arbres.
Fragilité et beauté éphémère résument parfaitement la floraison des sakura.
Site Internet pour suivre la progression de la floraison : http://www.highparktoronto.com/cherry-trees.php