Le festival Habari Africa présentait sa 6e édition au centre Harbourfront du 9 au 11 août avec dans sa programmation un nombre impressionnant d’artistes francophones. Et comme l’expliquait le directeur de la production, Thierno Soumaré de Batuki Music Society, l’objectif de l’événement est de mettre en valeur les cultures de l’Afrique.

« Notre compagnie produit des spectacles et coordonne des activités artistiques comme celle-ci tout au long de l’année grâce à de nombreux partenariats avec les diffuseurs de Toronto, dit-il. Nous offrons une plate-forme professionnelle à ces artistes de talents dont plus de la moitié sont francophones. Nous travaillons souvent avec les organismes francophones de la région, des partenaires comme l’Alliance française de Toronto et Francophonie en Fête. »

Parmi ces musiciens francophones en montre durant ce week-end de célébration des cultures, saveurs et musiques d’Afrique, il y avait Amadou Kiénou originaire d’Ouagadougou au Burkina Faso. Il est le 7ème fils d’une famille de griots d’ethnie Dafing. Il est le fils de Baba Kiénou, un griot et instrumentiste célèbre du Burkina Faso.

M. Kiénou donnait un atelier de djembé samedi après-midi à une trentaine de participants. Il leur a expliqué l’origine de l’instrument, sa composition, dont le dessus où l’on tape fabriqué en peau de chèvre. Il a raconté que le djembé est un instrument de son pays natal mais également du Mali, en Afrique de l’Ouest, et que la langue officielle parlée dans cette région est le français. Les apprentis ont vite appris sous les conseils de leur talentueux professeur à frapper la peau de l’instrument, et d’en faire ressortir des sons et des rythmes surprenants pour des personnes qui n’avaient jamais joué du djembé auparavant.

Njacko Backo (à droite) à son kiosque de démonstration de kalimba

Un autre artiste connu de la région, Njacko Backo, donnait des ateliers de kalimba, un outil musical originaire d’Afrique subsaharienne. Cet instrument fait partie de la famille des idiophones (dont le son est produit par la matière même des instruments en question). Utilisée à l’origine dans la musique traditionnelle, la kalimba possédait des lamelles de bambou qui furent remplacées ensuite par des lamelles en métal. M. Backo en avait apporté plusieurs modèles durant ce festival et a donné des leçons aux enfants.

Puis, Adama Daou a initié les nombreux festivaliers au balafon, un instrument datant de plus de 400 ans que l’on dit être l’ancêtre du piano. Il s’agit en fait d’un xylophone en bois. Le mot français balafon ne désigne pas l’instrument mais plutôt l’action de jouer de l’instrument. En effet, balafon vient de la langue bambara.

Côté prestations musicales, The Maghreb Project, Mohamed Diaby, Didier Moussa, Rama Club et Olivier Tshimanga sont les autres artistes qui s’expriment également en français. M. Tshimanga est un musicien congolais éclectique qui utilise sa guitare et sa voix pour délivrer un message de paix et d’amour à travers le monde.

Les organisateurs ont réussi leur pari de créer une atmosphère typiquement africaine avec les nombreux exposants et artisans de l’Éthiopie, du Soudan, du Congo et de la Somalie. Pour la nourriture, les visiteurs avaient le choix entre des mets de Tanzanie, du Nigéria ou typiques de l’Afrique du Sud. Habari Africa aura réussi à éduquer pendant trois jours les Torontois sur les moeurs, les cultures musicales et saveurs africaines.

Les visiteurs en ont profité pour se détendre en écoutant la musique en continu.

PHOTO: Les festivaliers ont eu maintes occasions de tester leurs aptitudes musicales.