Franco Fierté, c’est un moment de célébration pour les francophones LGBTQ de Toronto. C’est également le moment de parler de sujets plus sérieux qui touchent cette communauté.
Cette année, Franco Fierté et Reflet Salvéo en collaboration avec le Centre francophone et le Collège Boréal ont proposé un atelier autour de l’accès à la santé pour les personnes LGBTQ et des problèmes auxquels elles font face encore en 2017.
Au cours de ces deux heures, différents sujets ont été abordés, notamment la discrimination que subissent les personnes LGBTQ sur le plan médical.
« Nous pensons que l’accès aux soins de santé doit être adapté à toutes les diversités culturelles, d’orientation sexuelle ou de genre. Nous sommes déterminés à convaincre les fournisseurs de la pertinence de la mise en place d’espaces positifs au sein de leurs structures, que ce soit pour les patients ou pour le personnel », indique Gilles Marchildon, directeur général de Reflet Salvéo.
Cet atelier s’avérait nécessaire à la suite des plaintes reçues des personnes LGBTQ par le Centre francophone. Encore en 2017, le milieu médical est souvent discriminant pour elles. Il faut éviter des salutations telles que « monsieur » ou « madame » quand on n’est pas certain du genre de la personne et ainsi faire attention aux termes employés, que ce soit par le patient ou par le personnel médical.
Mieux vaut adopter un langage adéquat afin de s’adresser correctement aux membres de la communauté LGBTQ et leur montrer qu’ils sont légitimes.
D’autres constats sont faits aujourd’hui sur les formulaires administratifs, il est noté H (Homme), F (Femme) et Autre. Le terme « autre » pouvant être discriminant pour une personne transgenre.
Il est également important que le personnel de santé ne tienne pas pour acquis qu’une personne soit forcément hétérosexuelle, et pose les bonnes questions aux patients afin de ne pas les rendre mal à l’aise ou les blesser.
Pour illustrer ces propos, des saynètes ont été présentées et les participants ont été invités à réagir et à discuter. Suite aux débats et recommandations, elles ont été refaites afin de proposer une solution.
« Nous avons utilisé le théâtre d’improvisation pour illustrer des situations quotidiennes dans les structures de santé. Il est souvent plus facile d’expliquer un concept par l’art », explique M. Marchildon.
Certaines d’entre elles ont parfois choqué des participants qui étaient outrés de certains propos. Comment remédier à ces situations qui sont tristement banales pour les personnes LGBTQ? Il n’y a pas de solutions miracles. Il faut que les mentalités changent. Et pour cela, il faut mettre en place des espaces positifs, ce qui est déjà fait au Centre francophone de Toronto (CFT).
« Nous saluons l’excellente initiative du CFT qui a entamé un processus de changement systémique en vue de faire du CFT un espace positif. Nous encourageons les autres fournisseurs de service à prendre exemple sur ce leadership », indique Gilles Marchildon.
Mais il y a encore beaucoup à faire.
Cette rencontre fut un moment de partage, de discussion et de débat sur des sujets sensibles qui affectent les personnes LGBTQ. La discrimination naît souvent de la peur, qui elle-même est issue de l’inconnu. Le plus important est donc d’informer les personnels de santé, de façon à créer un cadre dans lequel les personnes LGBTQ sont les bienvenues.