Les Torontois ont pour la première fois l’occasion d’apprécier les œuvres de Maude Corriveau. L’artiste québécoise a déjà exposé à la galerie Nicolas Robert à Montréal, mais grâce à l’ouverture de cette succursale, c’est sa première exposition en Ontario.
« Je m’ennuyais pendant le confinement, il n’y avait pas d’événements et les artistes voulaient faire des choses. J’ai trouvé un deal temporaire en septembre 2020 et maintenant nous avons cet espace permanent », raconte le fondateur, Nicolas Robert. La galerie vient de déménager sur la rue Tecumseth, près de la rue Queen Ouest, entre deux autres galeries d’art.
Jusqu’au 11 février, l’exposition Formless (Sans forme) met à l’honneur, avec deux autres créateurs, les dernières créations de l’artiste diplômée de l’Université du Québec à Montréal. Sa nouvelle série Damiers est issue de réflexions du confinement et donne une place centrale au tissu. « Avec la pandémie, on était très cachés. Il y avait une tension entre le vrai, le faux… Le masque m’a fait questionner cette idée », détaille l’artiste.
Ses damiers divisés en six carrés aux teintes contrastées sont directement identifiables. Des pans de l’image avec un tissu hyper coloré, brillant et réfléchissant sont mis en scène avec flash et sans flash.
Quelques objets du quotidien sont intégrés dans ces formes soyeuses. Une forme de retour aux sources. « Dans l’histoire de l’art, le drapé est très utilisé pour travailler ces techniques et la lumière. Dans les tableaux classiques, il révèle les corps, il suggère le nu sans le montrer », poursuit l’artiste.
Les tableaux exposés sont à la fois des dessins et des peintures à l’huile, un art avec lequel elle a seulement renoué l’année dernière. Mais le lien est finalement naturel pour Maude Corriveau :« Le dessin en pastel sec en couleur se rapproche de la peinture. On dessine avec les doigts, on utilise des pigments… »
Lauréate de la bourse « Explorer et créer » du Conseil des arts du Canada en 2021, Maude Corriveau a exposé à la Foire Future de New York en 2022. À l’avenir, elle aimerait davantage se faire connaître plus dans l’ouest du Canada.
À la galerie Nicolas Robert, il est possible d’acheter les œuvres exposées et de les récupérer à l’issue de l’exposition. L’un des tableaux a déjà trouvé preneur. Les toiles de Maude Corriveau sont accrochées aux côtés de peintures floues et semi-abstraites de Michael Thompson. Entre les deux, plusieurs sculptures à base de matières organiques de Kuh de Rosario « permettent aux œuvres de mieux se répondre », estime Alex Bowron, directrice de la galerie.