Les Indisciplinés sont de retour! Cette année, la troupe de théâtre ouvre sa programmation avec la pièce Cendrillon. Attention, ce n’est pas la Cendrillon du conte populaire ou du dessin animé des studios Disney que le public va découvrir sur les planches. Si l’on retrouve bien la fée et la méchante belle-mère, cette Cendrillon est bien loin du personnage doux et mièvre des frères Grimm.
Notre Cendrillon à nous est bougonne, rebelle et contemporaine. Elle s’appelle Sandra et porte à son poignet une montre qui lui rappelle de penser, toutes les cinq minutes, à sa mère morte, de peur de la faire mourir pour de vrai.
C’est la pièce du metteur en scène français Joël Pommerat que les Indisciplinés ont sélectionnée comme entrée en matière pour cette saison. Une œuvre choisie par Jean-Nicolas Masson (metteur en scène de Cuisine et dépendances, comédien dans Thé à la menthe ou t’es citron et dans Rhinocéros) qui a découvert la pièce il y a plusieurs années lors d’une mise en lecture improvisée dans le salon familial.
« J’ai choisi cette pièce-là parce que je l’aimais. Le deuil, c’est presque un gros mot, mais on va tous y faire face. C’est ça qui m’a touché et c’est ça que je suis allé chercher », explique le metteur en scène.
« Il raconte que l’imagination, ce n’est pas juste se raconter des histoires, ce n’est pas juste pour les enfants. On l’utilise tous pour faire face aux difficultés », relate Jean-Nicolas Masson.
Le deuil, un thème lourd, noir, qui est abordé par une pièce marquant toute l’intelligence et la subtilité dont est capable l’un des plus grands auteurs et metteurs en scène du théâtre contemporain.
« Le génie de Pommerat fait que la pièce n’est ni un drame, ni une comédie. »
« Il arrive à apporter le deuil en utilisant de l’humour et de la comédie grâce aux personnages. Des personnages extravagants qui frôlent la caricature, mais qui ne sont pas caricaturaux, sinon on tomberait dans la comédie pure », dit le metteur en scène.
Le résultat est une pièce sur le fil, entre sérieux et rire, mais surtout toujours dans l’émotion.
Pour sa troisième mise en scène qui porte dix comédiens sur les planches, l’indiscipliné Jean-Nicolas Masson n’a pas hésité à apporter sa propre touche à la pièce en réinventant la narratrice du conte. À la base personnage secondaire, voix sur la scène, la narratrice devient un chef d’orchestre et point de repère dans la production des Indisciplinés.
« La narratrice, c’est Sandra beaucoup plus tard, presque en état d’esprit. C’est elle qui raconte son histoire et qui contrôle un petit peu ce qui se passe sur la scène », rapporte-t-il.
En répétition depuis fin août, la troupe de théâtre présentera Cendrillon les 25, 26 et 27 novembre ainsi que le 2 décembre au théâtre de la bibliothèque Palmerston.
À ne manquer sous aucun prétexte.