L’exposition Fleurs d’ARMES vient d’ouvrir ses portes au musée Campbell House dans le centre de Toronto à l’intersection de la rue Queen Ouest et de l’avenue University.

Cette exposition itinérante mélange floriographie, sculptures, odeurs et musiques et transportera le visiteur dans un voyage à travers 10 portraits de vétérans de la Première Guerre mondiale.

Exposée pour la première fois aux Jardins de Métis à Grand-Métis au Québec, cette exposition a ensuite été au Musée canadien de la guerre à Ottawa. Elle s’arrête dans la Ville reine jusqu’au 25 mars 2018 et partira ensuite en France, à Vimy, du 2 mai au 2 septembre.

À l’entrée, le visiteur découvrira une vitrine présentant les lettres de George Stephen Cantlie accompagnées d’une fleur. C’est dans une Europe en guerre que le soldat canadien a cueilli ces fleurs pour les envoyer à sa fille d’un an, afin qu’elle se souvienne de lui au cas où il ne reviendrait pas. Sur chaque lettre est collée une fleur et chaque fleur est associée à un sentiment. La lavande représente le dévouement, la bruyère, la solitude. Ce principe d’associer une fleur à un sentiment s’appelle la floriographie. Ce mode de communication du sens et de l’émotion par les fleurs était utilisé à l’époque victorienne.

Sur les murs du rez-de-chaussée de la Campbell House sont accrochés des panneaux noirs avec des noms. « Ce sont les noms des 68 000 soldats canadiens qui sont morts pendant la Première Guerre mondiale », mentionne Viveka Melki, la commissaire de l’exposition. La musique qui accompagne pas à pas le visiteur rappelle des souvenirs enfouis au plus profonds de soi et fait ressurgir des souvenirs très différents selon les gens, comme un film sur la Première Guerre mondiale… Cette musique douce et puissante à la fois permet de plonger dans l’ambiance délicate et feutrée de cette exposition.

Les visiteurs pourront s’arrêter devant les 10 stations composant l’exposition. Chacune d’elles présente l’histoire de 9 hommes et une femme, entre autres John McCrae, Georges Vanier, Elsie Reford et A.Y. Jackson, des vétérans canadiens qui ont fait la Grande guerre. À chaque station, un portrait du soldat, une sculpture de cristal optique réalisée par l’artiste torontois Mark Raynes Roberts, un extrait de lettre de George Stephen Cantlie et une des fleurs qu’il a cueilli dans l’Europe décimée par la guerre.

Le visiteur pourra également sentir une odeur créée par la parfumeuse Alexandra Bachand et associée à la fleur en question en pressant un petit bouton. « Cette odeur n’évoquera pas la même chose pour tout le monde. C’est en fonction de l’histoire de chacun, de ce que les gens ont vécu. Certains se souviendront d’un membre de leur famille qui a fait la guerre par exemple », a indiqué Viveka Melki.

Une exposition qui fait jouer tous les sens et qui transportera le visiteur dans un voyage à travers 10 récits touchants et historiques, 10 récits pour se souvenir que des hommes et des femmes ont combattu pour la liberté. Une exposition qui tombe à point nommé avec les commémorations du centième anniversaire dans le monde entier de l’armistice de la Première Guerre mondiale qui a eu lieu le 11 novembre 1918 dans la forêt de Compiègne en France.

PHOTO: Une exposition mélangeant floriographie, sculptures, odeurs et musiques