Jean-François Gérard
Pour la deuxième année consécutive, Les Journées belges de Toronto se sont tenues du 25 au 29 avril. L’événement a débuté par une projection de L’Employée du mois, une comédie burlesque sortie fin 2021. Le film de Véronique Jadin, francophophone et sous-titré en anglais, raconte l’histoire d’Inès, fidèle et dévouée employée dans une société de nettoyage qui évolue dans un univers machiste.
La séance gratuite s’est déroulée au théâtre Spadina de l’Alliance française, dont l’amphithéâtre était bien garni de spectateurs belges ou tout simplement francophones. Avant d’entrer dans la salle, un léger buffet d’accueil proposait notamment aux participants deux bières belges.
En l’absence de consulat à Toronto, la délégation belge s’appuie sur plusieurs partenaires locaux, à l’instar de Cinéfranco, pour cette soirée culturelle d’ouverture. Le lendemain, la deuxième activité était plus centrée sur la communauté, avec une rencontre par le biais du Belgian Social Club pour un moment d’échanges avec les ressortissants, afin d’aborder leur quotidien et les éventuelles difficultés rencontrées.
Un autre moment fort s’est tenu le surlendemain avec la Chambre de commerce belgo-canadienne lors d’une soirée de gala et de remises de prix. « Nous avons pas mal d’investissements belges à Toronto, notamment dans les Biotech et l’énergie. Avec l’accord commercial avec le Canada (le CETA) on voit de plus en plus de partenariats », relève l’ambassadeur Patrick Van Gheel. Enfin, les Journées belges se sont conclues avec un autre moment culturel francophone, grâce au spectacle Brel! au Koerner Hall du Conservatoire royal. Un concert où Olivier Laurent réincarne sur scène le célèbre chanteur belge.
Ces festivités sont l’occasion pour l’ambassadeur de rencontrer la communauté à Toronto. La Ville reine compte environ 2000 ressortissants belges, bien moins qu’à Montréal où se situe le consulat, mais un total en croissance.
« Il y a de manière générale assez peu d’immigration francophone ou néerlandophone. Il n’y a pas de Little Belgium à Toronto. Ce sont plutôt des jeunes expatriés qui viennent avec les investissements économiques et recherchent un peu d’aventure », explique Patrick Van Gheel.
Représentant d’un pays qui compte trois langues officielles, le diplomate se reconnaît dans la situation canadienne : « En Belgique, on applique le même principe qu’au Canada de diversité francophone et néerlandophone » Même s’il estime que « la question linguistique est plus sensible au Canada ». En Belgique, les communautés néerlandophones et francophones représentent chacune environ la moitié de la population.
En novembre 2022, la Belgique a été le premier pays à signer un protocole d’entente avec l’Ontario lors du Sommet de la Francophonie à Djerba en Tunisie. Également président du groupe des ambassadeurs francophones à Ottawa, Patrick Van Gheel aimerait désormais convaincre d’autres pays francophones à imiter la Belgique sur ce point.
Photo : L’ambassadeur Patrick Van Gheel (au centre), entouré de Sharon Weinblum, déléguée générale de Wallonie-Bruxelles à Québec et Pierre-Emmanuel Jacob, directeur général de l’Alliance française