La Société d’histoire de Toronto, en partenariat avec l’Alliance française, a organisé une conférence sur le patrimoine architectural de la ville avec la participation de Gilles Huot, un passionné d’histoire et coprésident de la Cabbagetown Conservation Association.
Toronto a subi de nombreux changements architecturaux au cours de son histoire, et ce, pas toujours pour le mieux. C’est une ville très hétéroclite selon les quartiers comme en témoigne notamment le quartier de St. James Town qui, auparavant, était rempli de jolies petites maisons qui ont été remplacées par des immeubles.
Les édifices tels que Castle Franck et le Riverdale Hospital – petites pépites architecturales – ont été également démolis. Toronto a néanmoins conservé un peu de son patrimoine avec, entre autres, le Fort York, la Maison Campbell (1822) ou bien encore l’Église anglicane Little Trinity.
Pour M. Huot, « l’ennemi du patrimoine est la démolition ». C’est pour cela que, depuis quelques années, la Ville fait de plus en plus d’efforts pour conserver son patrimoine. Des quartiers, dont Cabbagetown, où habite le conférencier, ont été classés par la ville par le biais d’une « désignation patrimoniale ». Entre 2006 et 2014, plus de 5000 propriétés ont été ainsi « désignées ».
Quand un quartier est classé ou désigné, les propriétaires ne peuvent pas faire ce qu’ils veulent avec les maisons qui s’y trouvent, explique le conférencier. Par exemple, les façades – y compris les portes, les fenêtres et les balcons – ne doivent pas être modifiées. Seul l’arrière des bâtiments peut être changé. De plus, lors de la vente de la maison, le propriétaire a l’obligation d’informer l’acheteur que la maison est dans un quartier classé historique.
Ces classements sont nécessaires et permettent de protéger ainsi le patrimoine. Certaines personnes pensent même que si le quartier est classé historique, les maisons perdent une partie de leur valeur financière. « Ce n’est pas vrai », affirme Gilles Huot.
Tous les quartiers de la Ville reine n’ont pas la chance d’être désignés. C’est ce qui explique que les maisons de certains d’entre eux ont presque totalement été remplacées par des condominiums. Il subsiste parfois par-ci par-là quelques maisons en brique entre les immeubles. Autre fait un peu surprenant, derrière les façades de vieilles bâtisses (qui ont été préservées) ont été construites des immeubles plus modernes.
La Ville a pris du retard dans la conservation de son patrimoine architectural. Elle essaye néanmoins de se rattraper en désignant des quartiers. Mais est-ce suffisant? L’avenir le dira.
PHOTO: Gilles Huot, conférencier