Richard Caumartin
L’Entité 3 recevait la communauté torontoise le lundi 3 juin pour un Forum sur l’offre active des services de santé en français intitulé Les fournisseurs bilingues s’engagent! au Women’s College Hospital.
Organisée en partenariat avec le Centre francophone du Grand Toronto (CFGT), Centres d’Accueil Héritage (CAH), l’Hôpital Women’s College et ses cliniques de gestion de la douleur (TAPMI), l’Équipe de santé familiale de Credit Valley, le Centre de santé communautaire Rexdale et The Access Point, la rencontre entre pourvoyeurs de services et la population était animée par Florence Ngenzebuhoro.
Sandra Smith, vice-présidente (Personnes, Culture et Équité) et directrice des ressources humaines à Women’s College Hospital a accueilli les invités du Forum.
Puis, le président de l’Entité 3, Patrick Padja, a lancé le débat en expliquant l’approche de son organisme et le but de la soirée qui visait à renforcer la collaboration et créer un dialogue direct entre les prestataires de soins bilingues et la communauté francophone. Une meilleure collaboration entre les responsables de la planification et de la prestation de ces services afin de faciliter la mise en œuvre de l’offre active était également souhaitée.
M. Padja a invité au podium Renée Huntley, responsable en Équité en santé pour les populations prioritaires à Santé Ontario, et Eric Sona, responsable des services en langue française pour la région centrale de Santé Ontario. Leur travail consiste à créer des synergies innovantes pour améliorer l’offre et l’accessibilité des services de santé pour les francophones.
Leur allocution a été suivie d’un message vidéo envoyé par Dominic Giroux, président-directeur général de Montfort et président de l’Association des hôpitaux de l’Ontario. Il a félicité l’Entité 3 et ses partenaires pour ce Forum et a offert son appui, au besoin, à tous les organismes pour l’amélioration de l’offre active dans la province.
L’une des initiatives qui a retenu l’attention de l’auditoire a été celle de Cara Stanley, une infirmière au Toronto Academic Pain Medecine Institute (Institut universitaire de médecine de la douleur de Toronto) ou TAPMI du Women’s College Hospital. Elle a présenté les grandes lignes du TAPMI, le fruit d’un partenariat subventionné par le ministère de la Santé regroupant cinq cliniques de gestion de la douleur établies dans des hôpitaux d’enseignement de Toronto, et qui offre sept programmes de gestion de la douleur.
Ce carrefour traite plus de 7000 demandes de services par année pour des personnes aux prises avec divers types de douleur. « Notre approche en matière de soins de la douleur est axée sur l’autogestion, explique Mme Stanley. Les patients reçoivent le soutien nécessaire pour participer activement à leurs soins. »
Le processus simple et efficace est disponible aussi en français. Au départ, le patient est référé au TAPMI par son médecin généraliste. L’équipe d’accueil examine la demande de services et le patient participe à une séance d’orientation sur le réseau de TAPMI. Les demandes de services des francophones sont confiées à un fournisseur de services qui parle français au Women’s College Hospital. Puis, le patient retourne à son fournisseur de soins primaires. Toutes les ressources sont affichées en français et facile d’accès sur le portail www.surmontersadouleur.ca. Pour obtenir des services, visitez tapmipain.ca.
Ces site et programme ne sont qu’un des outils disponibles en soins de santé pour les francophones. Pour la région de Peel, il y a l’Équipe de santé familiale (ÉSF) de Credit Valley à Mississauga, « dont les médecins généralistes acceptent toujours de nouveaux patients », confirme Charlene Alcaraz, infirmière autorisée bilingue qui a présenté quelques services disponibles à l’ÉSF de Credit Valley.
Pour conclure un programme bien rempli, les directrices générales du Centre francophone du Grand Toronto (CFGT) et de Centres d’Accueil Héritage (CAH), Estelle Duchon (par intérim) et Barbara Ceccarelli, ont parlé du besoin de simplifier l’accès et d’harmoniser les pratiques avec la mise en place d’un guichet unique.
Ce dernier permettra aux clients de connaître les différents services disponibles en français, d’identifier les besoins de chacun, d’assurer le suivi et la traçabilité de chaque demande de services tout en les coordonnant entre les services par référencement interne et de leurs partenaires. L’accueil est centralisé au CFGT avec un formulaire à remplir en ligne, un tableau de bord de gestion des demandes et 25 agents d’accueil.
Quant à CAH, les dirigeants sont conscients de la barrière linguistique sur le plan de la navigation du système de santé pour les francophones. « Santé Ontario fait des efforts pour répondre aux besoins des populations vulnérables spécifiques. Cependant, la navigation ne garantit pas que le service recherché est disponible en français. Si nous avions un système de navigation en place qui fonctionne, cela créerait une connexion positive avec les fournisseurs anglophones de services de santé », conclut Mme Ceccarelli.
Le mot de la fin est revenu au directeur général de l’Entité 3, Constant Ouapo, qui a retenu quatre mots importants répétés à maintes reprises par les intervenants : « engagement, synergie, partenariat et collaboration ». Des facteurs importants qui contribueront à l’amélioration de l’offre de services pour la population francophone.
Photo : De gauche à droite : Florence Ngenzebuhoro, Pascal Lumbala, Sandra Smith, Patrick Padja, Cara Stanley, Constant Ouapo, Renée Huntley, Barbara Ceccarelli, Charlene Alcaraz, Eric Sona et Estelle Duchon