Lise Denis

Le diffuseur public franco-ontarien, TFO, supprime près de 10 % de ses postes afin d’assurer sa « pérennité » et sa « stabilité financière ».

« Cette démarche est essentielle pour maintenir notre pertinence et pour continuer à offrir des contenus éducatifs, culturels et journalistiques de qualité, ainsi que des ressources éducatives accessibles à notre communauté », a déclaré sa directrice générale, Michelle Séguin, dans un courriel interne envoyé le 27 février et dont Le Devoir a obtenu copie.

La « majorité » des 24 postes qui seront abolis, sur un total de 207, sont « vacants », y est-il précisé. Neuf membres du personnel perdent leur emploi, mais l’entreprise les invite toutefois à postuler à trois postes qui demeurent à pourvoir.

La chaîne télé dit procéder à une « réévaluation des besoins dans l’ensemble des équipes et à une réorganisation du secteur marketing, communication et expérience numérique ». Elle explique que « les pressions budgétaires de TFO se sont accentuées » ces cinq dernières années, notamment en raison d’une hausse de 15 % des coûts de fonctionnement, alors que le « financement de base est substantiellement le même depuis 2013 » et que les redevances des câblodistributeurs sur les abonnements à la chaîne diminuent.

« Au fil des ans, TFO a coupé son investissement dans sa programmation pour pallier son financement et ses revenus stagnants et la hausse des coûts. Les budgets alloués aux contenus ont baissé et le taux de nouveauté des contenus et des ressources éducatives de TFO a diminué de 20 % en 5 ans », écrit Mme Séguin.

Un financement du ministère de l’Éducation apparaît selon elle comme l’une des solutions pour « s’attaquer aux défis liés [aux] revenus du radiodiffuseur et média éducatif public ».

La direction n’indique pas clairement si d’autres compressions sont à venir. Elle dit travailler « activement à minimiser les répercussions sur l’ensemble du personnel » et explorer « toutes les occasions possibles de développement et de croissance ».

« Je comprends l’inquiétude suscitée par ces changements concernant la sécurité de votre emploi. Ces changements organisationnels n’ont pas été pris à la légère et nous sommes conscients que ceux-ci auront un impact sur nos opérations. »

L’automne dernier, les employés de TVO, le pendant anglophone de TFO, ont ratifié une nouvelle convention collective à l’issue de plus de deux mois de grève.

Source : La Presse canadienne / avec la contribution de Boris Proulx. Ce reportage bénéficie du soutien de l’Initiative de journalisme local, financée par le gouvernement du Canada.

Photo : Michelle Séguin