Les soupers-conférences du Club Richelieu Toronto sont l’occasion d’amasser des fonds pour les œuvres soutenues par l’organisme tout en assistant à des présentations sur divers thèmes. Le mercredi 15 novembre, c’était au tour de la fraude et de l’exploitation financière dont les aînés sont victimes d’occuper les esprits et les conversations.

Pour parler de ce sujet, le Club Richelieu avait invité Tina-Louise Trépanier, agente au Service de la police de Toronto où elle est notamment responsable des relations avec la communauté francophone. Pour être connue des élèves des écoles de langue française où elle donne régulièrement des ateliers, Mme Trépanier ne l’était pas moins des adultes présents au souper qui, bien ancrés dans la communauté franco-torontoise, avaient eu l’occasion de la rencontrer en d’autres occasions.

Denis Rioux, président du Club Richelieu, a d’abord procédé à l’ouverture de l’activité dans la tradition de l’organisme, à la suite de quoi les convives ont socialisé pendant une heure autour d’un bon souper. Puis, Tina-Louise Trépanier a entamé sa conférence, une approche qui illustre bien la dimension communautaire du travail de la police.

C’est à la demande du Club Richelieu que les fraudes ciblant les personnes âgées ont constitué le sujet mis de l’avant par la policière. Le sujet est en effet d’actualité : ce type de crime est à la hausse et 17 % des Canadiens âgés de 50 ans et plus en ont été victimes. Pourquoi? Parce que les criminels les voient comme étant plus facilement accessibles, disposant d’économies substantielles, moins familiers avec la technologie, etc. Bien qu’il s’agisse d’une représentation qui soit fausse dans bien des cas, il est néanmoins vrai que les aînés sont généralement plus vulnérables, d’autant plus qu’il y a corrélation entre le vieillissement et la diminution des fonctions cognitives.

Les trois fraudes les plus courantes sont faites par télémarketing, par courriel et en utilisant le porte à porte. Dans certains cas, les criminels cherchent à amener leur victime à leur verser de l’argent de son propre gré. Dans d’autres cas, ils tenteront plutôt d’obtenir des informations confidentielles qui leur permettront de procéder à un « vol d’identité » et de voler de l’argent à l’insu de la victime.

Quelques exemples d’arnaques fréquentes ont été évoqués : le fraudeur qui téléphone à un aîné et se fait passer pour son petit-fils afin de lui demander de l’argent, un faux entrepreneur qui fait du porte à porte pour offrir de faire des rénovations en échange d’un paiement fait à l’avance, les escrocs qui séduisent quelqu’un par le biais d’un site de rencontres et qui lui demande de lui faire parvenir de l’argent, etc.

Un autre « classique » réside dans ce qui est connu sous le nom d’« hameçonnage », c’est-à-dire les courriels que les fraudeurs envoient à des milliers de personnes en espérant que quelques-uns y répondent favorablement. Règle générale, la tactique consiste à se faire passer pour une banque, une compagnie de carte de crédit ou une entreprise quelconque et de demander à l’internaute de donner ses informations personnelles afin de réactiver son compte. Les criminels sont capables d’une grande imagination et certains se sont même fait passer pour la police en demandant le paiement en ligne d’une contravention. Et il y a bien sûr les soi-disant héritages reçus d’un inconnu ou les offres d’affaires nébuleuses qui, parfois, font encore des victimes.

Il n’y a pas que les personnes âgées qui se font berner par les criminels : ceux-ci opèrent d’une façon toujours plus sophistiquée et plusieurs convives invités par le Club Richelieu Toronto avaient une anecdote à raconter à ce propos. Comme quoi il faut toujours être prudent et, dans le doute, s’abstenir de tout geste précipité.

PHOTO : L’agente Trépanier a dressé le portrait de l’exploitation financière des aînés.