La mondialisation peut semer le trouble dans bien des esprits sur des questions qui, il y a 20 ans encore, ne posaient aucun problème. Le mélange des genres et des influences se faisant de plus en plus important, il est parfois difficile de tracer une ligne dans le sable et de définir exactement à quel genre telle ou telle création appartient. Il en est ainsi pour la peinture, la musique, et bien d’autres domaines.
L’Alliance Française a décidé de se focaliser sur le cinéma, TIFF oblige, et a organisé pour l’occasion plusieurs projections ainsi qu’une table-ronde intitulée Le cinéma a-t-il encore de nos jours une identité nationale?, qui a eu lieu le samedi 12 septembre. Plusieurs spécialistes ont fait le déplacement pour l’occasion : Michèle Ray-Gavras de KG Productions, Charles Gilliberet de CG Cinéma et Didier Costet de Swift. Tous trois présentent un film au TIFF, respectivement Maintenant ils peuvent venir de Salem Brahimi, Mustang de Deniz Gamze Erguven et La rivière sans fin de Didier Costet. Animée par le directeur adjoint d’Unifrance et ex-directeur des affaires européennes et internationales au Centre national du cinéma et de l’image animée, Frédéric Bereyziat, la rencontre s’est articulée autour de l’expérience des intervenants, sur leurs collaborations avec des réalisateurs et des organismes étrangers.
En effet, de nombreux films, financés et joués parfois à plus de 50 % par des maisons de production françaises n’ont pas forcément le droit d’être présentés comme étant de cette nationalité. La réglementation en vigueur pour définir si telle ou telle réalisation peut recevoir une étiquette nationale diffère dans chaque pays. Ainsi, « La Chine a présenté aux Oscars de cette année Le promeneur d’oiseaux du cinéaste français Jean-Jacques Annaud sans que cette production ne puisse être qualifiée de française », affirme M. Gilliberet.
Pour le cinéma actuel, la recherche de financement et de moyens humains ne se limite plus aux frontières d’une contrée particulière. Il est possible de passer par la Suède et l’Allemagne pour parvenir à tourner un film sud-africain d’un producteur français comme M. Costet.
Cela pose toutefois certains problèmes d’authenticité dans plusieurs festivals d’envergure internationale qui ne reflètent plus vraiment aujourd’hui les origines réelles d’un film. Un débat intéressant auquel ont assisté une vingtaine de personnes à l’Alliance Française.
Photo: Les intervenants échangeaient tour à tour sur leurs expériences personnelles.