Christiane Beaupré

Depuis environ deux semaines, une nouvelle initiative a vu le jour au sein de la Police provinciale de l’Ontario (PPO), marquant ainsi un pas significatif vers la promotion et la facilitation des services en français au sein de la communauté. Environ 650 policiers de la PPO ont choisi de porter une épinglette du drapeau francophone de la province. Cette démarche, lancée pendant le Mois de la Francophonie, émane d’une idée développée par des policiers bilingues, dans le but de mieux servir les citoyens francophones.

Cette initiative symbolique revêt une grande importance dans le paysage linguistique de l’Ontario. En effet, elle constitue une offre active et visuelle de services en français de la part de la PPO, s’inscrivant ainsi dans la lignée de l’offre active de services publics en français, mise en place en 2023. Cette dernière, régie par une disposition de la loi, garantit à chaque Ontarien le droit de bénéficier de services publics en français, sans qu’il ait à en faire la demande préalable.

Parmi les quelque 9000 agents de la Police provinciale de l’Ontario, 500 postes sont spécifiquement dédiés à des agents bilingues. Ces derniers ont fait le choix volontaire d’arborer l’épinglette du drapeau vert et blanc, symbolisant ainsi leur aptitude à fournir des services en français. Il est à noter que ces agents sont plus nombreux dans les zones géographiques où la population francophone est plus présente, notamment dans le nord-est et l’est de la province.

Cette démarche proactive de la part de la PPO témoigne d’une volonté affirmée de répondre aux besoins linguistiques variés de la population. En portant l’épinglette du drapeau franco-ontarien, les agents bilingues signalent leur disponibilité à communiquer dans la langue de Molière, ce qui facilite grandement l’accès des francophones aux services policiers.

Au-delà de son aspect symbolique, cette initiative contribue à renforcer les liens de confiance entre la police et les communautés francophones. En effet, en se sentant compris et respectés dans leur langue maternelle, les citoyens francophones sont plus enclins à collaborer avec les forces de l’ordre, ce qui favorise la résolution des problèmes de sécurité et le maintien de l’ordre public dans ces communautés.

Pour sa part, Peter Hominuk, directeur général de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), se « réjouit de cette initiative ». Pour lui, cette démarche illustre l’engagement de la PPO face à ses obligations en vertu de la Loi sur les services en français. « L’PPO doit rendre des comptes sur les initiatives mises de l’avant à cet égard, ajoute-t-il. Il s’agit d’une excellente initiative, car elle permet aux locuteurs francophones de s’adresser directement en français aux policiers provinciaux qui affichent l’épinglette du drapeau en français sans avoir à demander le service. »

Selon le directeur général de l’AFO, « la région du sud de la province en bénéficiera davantage, car dans le nord ou dans l’est de l’Ontario, par exemple, cette accessibilité est déjà acquise. Dans le Sud, en revanche, l’offre active n’est pas toujours considérée comme telle. » Par ailleurs, M. Hominuk est convaincu que de nombreuses autres organisations pourraient, elles aussi, suivre l’exemple de la PPO en affichant leur capacité linguistique à s’exprimer en français.

Photo : Environ 650 policiers de la PPO ont choisi de porter une épinglette du drapeau francophone de la province.