Depuis 2007, Marianne Dubuc, auteure de livres pour enfants, connaît un succès grandissant tant au Canada qu’à l’étranger. Le lundi 27 janvier, l’Alliance française la recevait en conférence et l’assistance a ainsi eu l’occasion d’en apprendre davantage sur son art et sa carrière.
Ce sont des ouvrages pour les tout-petits que Mme Dubuc produit depuis la publication de son premier livre, La mer, qui a tout de suite attiré l’attention des professionnels du milieu. Elle a au fil des années expérimenté plusieurs styles et techniques mais certaines caractéristiques demeurent inchangées d’une œuvre à l’autre : des textes très brefs, voire inexistant, l’omniprésence d’animaux en guise de personnages, le goût pour le détail, etc. Au cours de sa présentation, elle s’est plu à présenter quelques titres à l’assistance pour illustrer ses propos : Le lion et l’oiseau, Le chemin de la montagne, L’autobus, Devant ma maison, etc., tous des livres qui se sont particulièrement démarqués. Aujourd’hui traduite en trente langues, Marianne Dubuc est une figure importante de la littérature jeunesse québécoise et a encore bien des projets sur la table.
Les livres jeunesse constituent une catégorie à part en ce qu’ils sont fréquemment conçus pour être appréciés par un parent avec son enfant. Qui plus est, cette interaction familiale est prise en compte par Mme Dubuc qui trouve souvent une façon de laisser place aux échanges entre petits et grands. Ainsi, les albums sans texte servent précisément ce rôle, en ce qu’ils donnent du « travail », comme le dit elle-même l’auteure, aux lecteurs. De manière générale, l’imaginaire des enfants est aussi important que celui de l’artiste qui se réjouit de l’interprétation que le public est libre de donner à de ses histoires : « J’aime bien quand les gens prennent le livre et qu’ils ne lisent même pas le texte! »
Marianne Dubuc attribue son succès international à quelques facteurs. « Le fait que j’utilise des animaux, c’est moins genré et ça s’inscrit moins dans une culture particulière », explique-t-elle d’emblée. Elle s’est néanmoins amusée, au cours de sa conférence, des quelques demandes de censure requises par certains pays et des attentes du public américain. Mais peut-être la popularité de ses œuvres vient-elle simplement du plaisir qu’elle a à les dessiner? « J’essaie de faire des livres comme je les aimais quand j’étais petite », commente l’illustratrice.
Mme Dubuc s’est aussi attardée sur son processus de création et sur les étapes qui mènent de l’idée au produit fini. Elle aime que ses dessins soient détaillés, que le lecteur s’y attarde pour trouver les éléments plus subtils et cachés. Les livres pour les bambins empruntent souvent des formules connues mais l’auteure cherche toujours à donner aux siens une originalité jusque-là rarement explorée, à apporter quelque chose de nouveau.
Que ce soit ses ouvrages grand public ou ceux, plus pointus, dont l’histoire comprend une dimension poétique, l’œuvre de Marianne Dubuc est de plus en plus appréciée des enfants d’ici et d’ailleurs.
PHOTO: Un avant-goût de ce que le lecteur trouvera dans Les voyages extraordinaires de Facteur Souris.