Les propriétaires torontois pourraient bientôt faire face à une augmentation de l’impôt foncier de plus de 10 % alors que la Ville reine est aux prises avec un déficit de près de 1,8 milliard $ dans son budget de fonctionnement.

Une proposition budgétaire pour l’année 2024 présentée le 10 janvier comprend une augmentation de 9 % de l’impôt foncier pour les propriétés résidentielles ainsi qu’une augmentation de 1,5 % afin de renforcer un fonds consacré au développement du transport en commun et aux logements.

Cela représenterait une hausse d’un peu plus de 370 $ pour une maison moyenne de Toronto, soit environ 31 $ par mois, selon la Ville.

L’administration municipale affirme avoir réalisé des économies de 600 millions $ pour aider à faire face aux « pressions budgétaires importantes » alimentées par la demande croissante pour le soutien aux demandeurs d’asile et les refuges ainsi que par la diminution des revenus du transport en commun.

Le plan budgétaire repose également sur l’attente que le gouvernement fédéral remboursera intégralement les coûts liés au soutien aux demandeurs du statut de réfugié, estimés à 250 millions $ pour 2024, soutient la Ville.

La conseillère municipale Shelley Carroll, qui préside le comité du budget de la Ville de Toronto, avance que si Ottawa ne fournit pas ce financement, elle n’aura « pas d’autre choix » que de proposer un prélèvement supplémentaire de 6 % sur les propriétaires pour couvrir ces coûts.

Selon Mme Carroll, la hausse des taxes proposée pour 2024 aurait pu être inférieure si la Ville n’avait pas maintenu les augmentations des impôts fonciers artificiellement faibles dans le passé.

« Ce n’est pas sage, ce n’est pas prudent. Ce que nous essayons de faire ici, c’est d’être très sages, très prudents, et de tracer une nouvelle voie qui nous permette d’aller de mieux en mieux dans cette ville », a-t-elle déclaré aux journalistes.

Un rapport sur les perspectives budgétaires de la Ville publié l’été dernier prévoyait un déficit de 1,5 milliard $ pour cette année. Il était indiqué que Toronto sera confrontée à une pression combinée de fonctionnement et de capital de 46,5 milliards $ dans son budget au cours de la prochaine décennie.

Le rapport suggère plusieurs mesures pour faire face à la crise budgétaire. Il recommande notamment une augmentation progressive des droits de mutation foncière sur les propriétés de grande valeur, une augmentation de la taxe sur les logements vacants de 1 à 3 % et l’introduction d’une nouvelle taxe sur le stationnement commercial ainsi que l’augmentation des tarifs de parcomètres sur rue.

Source : La Presse canadienne