La Passerelle I.D.E. est depuis le début du mois plongée dans la tourmente à la suite des révélations du Toronto Star à l’effet que les employées de l’organisme, ainsi que leurs parents et amis, auraient utilisé des billets de spectacle censés être offerts à des enfants démunis. L’organisme s’est défendu de ces accusations et, pour laver sa réputation, s’est dit prêt à faire la lumière sur cette histoire en collaborant avec Kids Up Front, l’agence qui distribue ces billets à ses partenaires pour qu’ils soient ensuite remis à des jeunes de la communauté. Cependant, Kids Up Front, qui avait temporairement cessé de remettre des billets à La Passerelle I.D.É. depuis le début de l’enquête du Star, a depuis décidé de couper définitivement les ponts avec l’organisme incriminé.

Les francophones du Grand Toronto n’ont pas été les seuls à être troublés par ce qui se passe du côté de La Passerelle I.D.É. : les bailleurs de fonds ont aussi eu vent de ces allégations et gardent désormais un oeil sur tout ce qui se passe du côté de cet organisme qui, en 2018, a reçu environ 2 millions $ en financement fédéral, provincial et municipal. Les subventions proviennent de sources diverses qui vont d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada à la mairie de Paris. Plusieurs partenaires appui également les activités de La Passerelle I.D.É de différentes façons.

Même si, faute de preuves concluantes, personne ne condamne expressément La Passerelle I.D.É dans l’affaire des billets et même si absolument rien ne laisse entendre que le financement dont bénéficie l’organisme aurait été mal utilisé, les bailleurs de fonds doivent se montrer prudents. Cela est d’autant plus important pour un organisme francophone de montrer pattes blanches en ces temps de compressions budgétaires au gouvernement provincial.

Léonie Tchatat, directrice générale de La Passerelle I.D.É, n’a accordé aucune entrevue dans les jours qui ont suivi la publication de l’article du Toronto Star alors que l’organisme, qu’elle a elle-même fondé il y a une vingtaine d’années, était dans la tourmente. Bien des interrogations demeure donc encore en suspend.